10 ans ont suffit à la régression. Après le formidable Garden State, Wish I Was Here s'érige au panthéon des parental reconciliation stories. En empruntant la police de caractères de The Descendants et quelques bons sentiments débordants. Personne ne voulait financer le film nous confie Zach Braff, il avait besoin de 5,5 millions et difficile d'atteindre 4. WTF. Les américains n'ont aucune idées des proportions. En France, si on arrive à atteindre 500 000 on crie victoire et nous faisons de bons films avec ce budget "dérisoire".

Bref, les fans ont suivi ce projet qui avait tout pour être aussi étincelant que le premier. On sombre dans le pathos et l'album de famille façon ma vie and nothing else. ça pour être personnel, on ne peux pas faire mieux. Zach Braff qui avait gardé un style et sa persévérance semble s'être dévouer au système américain corps et âme. On assiste, assez mal à l'aise, à une succession de situations made in serie us: breakfast en famille avec Ipad et humour écrit (rien de spontané), go to school et encore un peu d'humour saupoudrée façon fast comedy, l'univers juif semble être un gag à lui-seul, cancer du père et miserable life... L'image est aussi lisse qu'une carte postale et les émotions tirées façon vache à lait. Sans compter les faux raccords et les facilités de mise en scène qui me font prendre conscience qu'il n'a rien appris depuis 10 ans.

De nouveau, la situation familial est au coeur de ce fake self movie. On n'accroche pas et c'est pas faute d'indulgence! Kate Hudson en mère de famille ridée, mais toujours les cheveux ondoyants, c'est comme voir le déguisement d'un père Noël usé de supermarché. La fillette, d'une matûrité trop élevée pour son âge a la même ferveur que Chloe Grace Moretz dans KickAss et la même perruque! Le petit source d'énergie et de répartie est un cliché véhiculé dans presque toutes les comédies et séries qui en mettent en scène un. Façon Swear Jar, ce film compile les effets et les clichés de la comédie familial à la fin trop attendue pour être dramatique. En annihilant les émotions à force d'aucune surprise et de vernis usé, Zach Braff se range dans les profondes étagères abyssales des fictions américaines. Si on lui doit un mérite, c'est de fuir le bon sentiment, manquerait plus que cela dans la marmite de vomie.

Je résume en une phrase: rêve d'héroïsme personnifié, situation familial made in cliché, tire larmes et gags usés (à force de de répéter, le verbe est personnifié) Excusez-moi pour la rime en er. Et la rancoeur mis de côté, que reste-t-il? Une profonde indifférence.
Léon_Leblon
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le 21 août 2014

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Léon Leblon

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