Certes il y a dans ce film d'Abel Gance toutes les caractéristiques de l'œuvre destinée à l'édification des populations: "bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée", "labor omnia vincit improbus", etc..
Néanmoins Fresnay y est particulièrement bon et convainquant dans le rôle de jeune aristocrate désargenté, à tel point qu'on puisse légitimement se demander si cette fonction récurente de nobliau qu'il incarnait, n'était pas un des éléments saillants de sa vraie personnalité, et pas du tout un rôle de composition. Au long de sa carrière, il accompagnera au gré des films la figure de Boëldieu, qu'il sublimera dans "la grande illusion". Qu'est-ce d'autre qu'un Boëldieu en devenir que ce Maxime Hauterive de Champcey, le héros du film ?
Le personnage est tiré du roman antediluvien et sirupeux d'Octave Feuillet. Néanmoins, Gance ne sombre pas trop dans le pathos, et l'ensemble garde une bonne tenue, grâce à la belle performance de Fresnay, on l'a vu, mais aussi à celles de l'excellent Saturnin Favre, et de Marie Bell.
Pour en revenir à Boëldieu, Fresnay le retrouvera, vieillissant, dans l'intéressant " les Aristocrates " (1955) de Denys de la Patellière, tiré, lui, du roman éponyme de Michel de Saint-Pierre.
J'aurai peut-être l'occasion d'en reparler...

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le 14 sept. 2019

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