Noir de Frustration, Blanc de doute
Michael Haneke est sans aucun doute le réalisateur le plus controversé de toute l'histoire du cinéma, surtout avec l'obtention de cette palme d'or en 2009. Son style est très original et subtile. Il représente la violence d'une manière très personnelle dans ses œuvres. Son rythme est lent, pesant parfois, lourd de sens. Le scénario peut paraître banal, celui de la vie quotidienne d'un bourgs allemand avant la guerre qui subis différents troubles mais le talent de ce film est de montrer la violence silencieuse, pas la violence grasse comme peuvent le faire les films hollywoodiens actuels.
C'est une violence suggérée, volage, insaisissable mais qui plane sur chacun de plans. Violence des adultes attachés à leur principes moraux qui font face à une violence juvénile qui se construit sur les prémisses du nazisme. Haneke peint ici , sur un système de narration vraiment intriguant de petites histoires qui se mêlent les unes aux autres à la Guy Ritchie un tableau bien moins réjouissant que ne le laissaient entrevoir les mots comme « Education », « valeurs », « respect » qui semblaient être les maitres-mots de cette population de notables (aristocrate, médecin, prêtre, contremaitres) et de paysans, de servantes, d'ouvriers. Le trouble est d'autant plus installé car les rares moments de gaîté sont toujours suivis d'un malheur, ce qui amplifient certaines scènes sont d'une violence contenue incroyable, d'une méchanceté inimaginable.
Il faut cependant aller chercher loin, très loin pour arriver à la réflexion que les critiques ont semblés voir, sur les conditions de l'émergence du nazisme auprès d'une population d'enfants brimés, frustrés, castrés .
Il ne plaira pas à tout le monde, à ceux qui ne gratteront un peu derrière ces scènes anodines, qui n'y verront qu'un grand rien qui apparaît comme un défilé de plans séquence beaux visuellement mais sans fond réel.
Noir de Frustration, Blanc de doute [...]