Et une flingueuse de plus, une !



Malgré le beau visage protéiforme de Blake Lively --- qui a tour à tour des airs de Milla Jovovich, Eva Green, Cate Blanchett, Stéphane Audran............................


et même de Vincent Cassel ! (quand elle sort de la propriété de Serra, qu'elle vient de tuer)


............................ et malgré les louables efforts de la réalisatrice Reed Morano --- mais quand on sent le travail, l'estampille "potache" surgit inévitablement --- The Rhythm Section ne parvient pas à échapper au convenu et à la facilité :


-- la douleur du deuil : moult flashbacks 'ma famille-ma vie', nappes de synthé, pathos complaisant...


-- l'entraînement hypothétique : comment transformer une junkie anéantie en nouvelle Nikita (la bonne humeur en moins) ?



Confiez-la non pas à un doux Tchéky Karyo mais au dur et taciturne Jude Law (qui pourra tout de même compter sur la volonté de fer de notre héroïne, capable de passer en quelques secondes du Je-ne-sais-pas-nager au Je-traverse-un-lac-glacial...). En même temps, ne perdons pas de vue qu''avant' Stephanie Patrick --- un prénom de femme associé à un nom d'homme : quelle trouvaille* ! --- était une des meilleures étudiantes d'Oxford ; ne nous refusons-rien, c'est de la fiction... Mama~mia...



-- les missions troublantes : l'info circule en un claquement de doigts et l'approche des cibles est plus facile que celle d'un taré vers un 'bucket' KFC...


-- les déplacements forcément exotiques (à la 007) : Angleterre, Écosse, Espagne, Maroc, États-Unis, France.


C'est non seulement foireux côté scénario, mais côté jeu des acteurs, ça ne va pas mieux : Blake Lively est souvent poussive, Jude Law est (malheureusement) absent et Sterling K. Brown est transparent...


Sans parler de cette pathétique glamourisation de l'acte d'assassinat : et que je te relooke Lively, que je te colle une musique cool...


Restera un jeu de mots fort sympathique :



He's got no faith at all. Everything he does, he does for profit. Not for the Prophet.



Ça ne pèse pas lourd dans la balance, je vous le concède...


*
Peut-être la faute au romancier qui a inspiré ce film ; suis pas allé vérifier bien entendu...

Arnaud-Fioutieur
4

Créée

le 13 déc. 2020

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