Si le Cercle Rouge est exceptionnel, ce film est sublime. L'image glacée met en valeur un récit d'une froideur clinique, où un tueur méticuleux joue au chat et la souris face à des flics professionnels mais dépassés.
Comme toujours chez Melville, la destination importe peu, et son pessimisme face au genre humain est ici à un paroxysme assez déprimant. Seul le trajet est pris en compte, et celui de Jeff Costello est tout tracé, dès lors qu'il va mettre son chapeau et enfilé son imper.
C'est une fuite en avant perpétuelle, dans des rues de Paris grises, des couloirs de métro oppressants et une descente aux enfers dans un club privé qui ne peut qu'être fatale.
Delon est plus présent que jamais, et donne à ce personnage quasi mutique une présence époustouflante. Comme dans le film suivant, cité en introduction, tout chez lui passe par la gestuelle. Le moindre de ses mouvements est mis en valeur.
Un très grand polar.