Zhang Yimou, un amour de Kung Fu

Superbement mise en scène par Zhang Yimou, ce film aux mille éclats colorés est tout de même passablement lent. De manière habile il se joue du spectateurs comme les personnages se jouent les uns des autres et posent la question de l'amour véritable. Car au fond malgré les masques, quel est le guide des actions des humains ? C'est là toute la question du film, auquel les protagonistes semblent répondre trop tard. En particulier le thème du vent, élément fondamental et naturel, utilisé pour illustrer la liberté, est d'abord une image simple de la liberté physique, incarnée par un personnage qui se dit lui même séducteur et volage. Pourtant au fur et à mesure, nous comprenons qu'aimer c'est se lier, pour en réalité laisser l'autre libre, quelle que soit sa décision, même si celle ci est l'ultime. En appréciant la fin du film sous cet angle le propos au delà des quelques scène de combats devient plus clair.
Si le fond est plus intéressant que ce que laisse présage la forme, cette dernière pêche un peu par excès de formalisme et par un montage qui s'appesantit trop longtemps sur certains plans et aurait pu en exclure d'autres. Les fans de combats de kung fu extravagants se régaleront quelques minutes lors des scènes émaillants le film mais resteront sur leur faim au final. La forme est belle donc, le film bien mené, jouissant d'un scénario astucieux même si teinté de mièvrerie.
Un film agréable qui aurait mérité un traitement peut être plus dynamique.