J.R.R. Tolkien ne l'a pas cherché, mais il a probablement trouvé un formidable relais de son univers littéraire, en la personne de Peter Jackson. C'est une fois encore un incroyable tableau en mouvement que ce dernier nous donne à voir dans ce deuxième film, avec des couleurs magnifiques à dominantes bleues et vertes, des costumes somptueux dont on aurait envie de toucher la texture, des décors toujours plus incroyables car ils sont réalistes autant que féeriques.
Outre l'aspect visuel, les textes sont d'une beauté sans pareille à entendre, et les nombreux principaux visages de la trilogie disposent, aussi grâce à tous ces remarquables acteurs, d'une profondeur certaine qui les rend très intéressants (même avec une petite apparition dans ce second opus).
Jackson et ses co-scénaristes développent superbement ce qu'ils avaient commencé dans le long-métrage précédent: Il est encore question de courage, d’héroïsme, d'amitié, de pur amour, mais aussi de bien et de mal, de vertu, de pouvoir; et chaque thème est développé en nuance à mesure que la quête du porteur de l'Anneau se déroule, et que Sauron acquiert de la puissance.
Et quand les auteurs prennent des libertés avec le livre
( exemple:les elfes qui participent à la bataille du Gouffre de Helm),
ça ne semble jamais gratuit: tout en respectant avec soin la plume de Tolkien, ils se mettent au service de cet autre langage en mouvement qu'est le cinéma,
et mettent plus en lumière le peuple des elfes en retardant leur départ de la Terre du Milieu.
Dans ce long-métrage, on retrouve aussi avec justesse cette dimension écologique face à la guerre et l'industrie, qui est très présente dans les romans originaux, et qui trouve un écho évident dans notre monde réel.
Accompagné enfin par l'extraordinaire symphonie de Howard Shore, "Les Deux Tours" est une splendeur; l'acte deux d'une saga indispensable et mythique.