"Mon précieux..." Si pour vous cette phrase a résonné d'une voix éraillée et menaçante, et si en plus vous avez pensé à une créature grise presque nue, aux grands yeux globuleux et avides, alors vous avez certainement déjà succombé à ce deuxième volet du Seigneur des anneaux. Plus sombre tant sur le plan visuel (beaucoup de filtres gris) que thématique (deuils, folie...), Les Deux tours se positionne davantage dans l'avancement de l'intrigue que ce qu'avait pu être La Communauté de l'Anneau (plutôt une découverte, subjectivement que je préfère à ce deuxième film). Les fans s'en réjouiront à juste titre, avec les manigances de Saroumane Le Blanc qui mettent du piquant à la quête, mais pour les autres, on ne pourra s'empêcher de penser secrètement à la parodie du Palmashow qui montre les personnages qui marchent à travers champs durant des heures, car les plans de ce style sont omniprésents ici. Mais Les Deux tours marque surtout l'avènement d'un personnage devenu iconique : Gollum. Ancien hobbit rendu difforme par l'envie maladive de posséder l'Anneau (le "Précieux"), on l'avait vite vu dans le précédent film, mais il devient ici un personnage de premier ordre. Son doublage est excellent en VO par Andy Serkis, qui lui prête ses traits en une incroyable capture motion (la captation de mouvements), d'ailleurs nommé puis récompensé d'un Screen Actor's Award (prix décerné par les acteurs eux-mêmes pour leurs homologues les plus doués). En français, le doublage reste très bon, et les phrases de la créature sont devenues cultes ("Mon précieux..." en tête). On rentre dans le vif du sujet avec Les Deux tours, et l'on a déjà hâte d'enchaîner avec Le Retour du Roi !