Peter Jackson aurait pu faire l'erreur d'aborder Les Deux Tours comme le film passage obligatoire entre la Communauté de l'Anneau et le Retour du Roi. Après tout, le livre a été scindé en trois suite à un problème de l'éditeur, ce qui fait que l'histoire a été pensée à l'origine comme un tout. Pourtant, le réalisateur a décidé de proposer une ambiance plus sombre et une approche différente de la quête pour détruire l'anneau.

La séparation de la Communauté à la fin du film précédant permet d'aborder les personnages en tant qu'individus et plus en tant que groupe. Ils gagnent tous en profondeur mais aussi en sérieux au fil de l'aventure. Les héros fonctionnant en binômes (Frodo/Sam, Gimli/Legolas...), ils évoluent en se posant des questions sur eux-mêmes, sur leur but, et se confrontent également à l'autre.

L'arrivée des dilemmes moraux est également intéressante. Le choix que doit faire Arwen entre la vie immortelle parmi ses semblables et une relation amoureuse avec Aragorn est terrible, mais le plus fascinant concerne Frodo : il accepte de coopérer avec celui qui incarne ce qu'il pourrait devenir s'il cède au pouvoir de l'anneau, Gollum, et finit même par s'attacher à lui. Cette relation est d'autant plus malsaine que Gollum est tiraillé entre son envie d'aider le Hobbit qui a été bon avec lui et son désir plus grand encore de retrouver son précieux. Ceci est exposé dans un monologue à la fois épatant et accablant car on comprend que les choses auraient pu se passer autrement.

L'histoire en dehors des personnages principaux prend une dimension politique sympathique avec les rivalités entre deux nations, Rohan et Gondor, qui doivent se réunir pour vaincre un ennemi commun. L'implication de Saroumane dans ces enjeux amènera une belle scène vers la fin, aussi réussie que la bataille du gouffre de Helm.

Les Deux Tours ne propose donc pas la même chose que la Communauté de l'Anneau. Il est en quelque sorte l'épisode de la maturité de la saga. Cette quête pour l'espoir se conclut une musique de générique sublime de tristesse et de mélancolie.
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le 11 févr. 2015

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