C’est un film quelque peu atypique dans la carrière du cinéaste. Il faut dire qu’il n’en est pas l’instigateur. Bernard Blier, ayant beaucoup apprécié le roman de François Didelot, avait convaincu Lautner de l’adapter au cinéma.
Tout naturellement, Bernard Blier interprète le rôle principal et néanmoins difficile de ce film. Car Le septième juré est une histoire tragique. Elle débute d’ailleurs par une séquence qui marque durablement les esprits : un homme, manifestement un peu éméché, traverse une petite forêt avant d’apercevoir sur une plage une belle jeune femme, seins nus, en train de bronzer. Pour ce quinquagénaire, le désir le gagne. La femme résistant à ses avances, il la tue.
Première scène choc qui laisse le spectateur dans les cordes. Mais pourtant, le pire (ou plutôt le meilleur d’un point de vue cinématographique) est à venir.
Il est clair que Le septième juré est un grand drame qui vaut tant par son scénario astucieux que par son excellente distribution, ses dialogues acerbes et les questions de morale qu’il suscite. Cela n’est pas un hasard si Georges Lautner n’a eu de cesse de clamer que Le septième juré était son film préféré parmi sa (longue) filmographie.