Pour qui est ce serpent qui siffle sur sa tête?

Un homme monte une machination contre un autre dans un but de pur vengeance. Ce dernier, dans la tourmente, cherchera à contre-attaquer en ne devenant pas victime et martyr.

Ce dernier, c'est Vincent Mandel. Il n'est pas séduisant, il n'est pas charismatique, et son personnage se cherche un caractère pendant tout le film. Mais il est bien incarné par un Yvan Attal qui sait se vendre.
Face à lui, Clovis Cornillac. Au risque d'en faire trop, il use et abuse de sa tête de méchant diabolique qui semble un peu paumé dans le fond. Mais il sait ce qu'il fait, et jamais ne tremble devant la terreur.
Ce serait même lui qui porterait la terreur, un lourd fardeau sur un dos avachi sous le poids des humiliations et des méchancetés de la vie.

Toute une théorie sur la vengeance est appuyée dans ce film. Eric Barbier semble soutenir l'idée d'une renaissance par la violence, d'une revanche sur la vie, à la loyale, loin des manières pacifistes.
Il offre ici une double leçon sur les choses à ne pas bafouer : l'amour et l'amitié. Ce n'est pas un innovateur du genre, mais il a su rendre ça un instant intéressant par la noirceur placée en chaque être de ce film, les enfants de Mandel n'étant fait que de gris. Une nuance de noir, en quelque sorte, pour un film qui s'est voulu sombre, éclairé par le rouge sanglant qui coulait sur chacun des personnages.

Attal est sacrément bien amoché à la fin, si bien qu'on se demande si il n'a pas été réellement passé à tabac. Bravo donc aux maquilleurs et aux chefs opérateurs pour l'ambiance du film.

Cependant, ce film est très loin d'être parfait. Déjà le début est assez flou, on ne comprend pas tout, et on n'apercevra que par la suite, que c'était une introduction sous forme de ficelle scenaristique, qui met en place l'intrigue d'une façon étrange, conventionnelle mais pas forcément inspirée.
Ensuite, la musique. Au début, elle peut t'emmener dans le gouffre de la peur, te plonger dans un tourbillon assourdissant. Mais après, tu te jettes toi-même dans le gouffre, tellement c'est trop assourdissant.
Enfin, le découpage technique est assez inégal au niveau de sa réflexion, mais c'est aller chatouiller assez loin ce film.

Il fait parmi de ces films, dont je n'avais jamais entendu parler avant que j'apprenne son existence sur Télé 7 Jours. Je suis heureux d'avoir fait sa connaissance.
letitmec
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le 24 janv. 2013

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