Le Silence De La Mer est un film de Jean-Pierre Melville adapté du roman de Vercors.
En 1941 sous l'occupation, un homme âgé et sa nièce sont contraints de loger un officier Allemand. L'homme s'avère délicat et cultivé et croit en son for intérieur qu'un rapprochement entre la France et l'Allemagne grandirait les 2 nations. Il véhicule sa pensée de manière détournée mais habile. Pourtant les habitants opposent à leur locataire un silence déterminé... Jusqu'à ce que ses illusions soient détruites par une réalité tragique...
Le film de Melville est très narratif, en un sens le vieil oncle coopère plus avec les spectateurs qu'avec son hôte. Ainsi malgré son absence de parole ou presque on partage ses pensées et ses sentiments. Mais une question se pose toujours : pourquoi un tel silence ? Ce silence est en vérité une certaine forme de résistance des habitants. Là où d'autres prennent les armes, leur façon à eux de résister réside dans le refus de toute forme de collaboration. C'est un film assez lent dans lequel chaque parole, chaque instant semble avoir son importance. Il dure 1h24 et pourtant il parait plus long. Le style, comme on n'en fait plus, est très dépouillé et intimiste. Ainsi il ne reste seulement que les réflexions des protagonistes, mises en relief, et les personnages sont à vrai dire tous très travaillés. Il est aussi question de savoir où s'arrête le devoir d'un soldat (cette coupure de presse d'Anatole France énonçant "qu'il est beau qu'un soldat désobéisse à des ordres criminels."). Torturé par ce dilemme, le soldat Allemand s'en ira finalement résigné sur le front de l'Est, ultime tragédie du film.
Personnellement je me suis un peu ennuyé tout de même, un poil plus de rythme n'aurait fait aucun mal pour un spectateur de 2012 (même si cette atmosphère apaisante est recherchée). Voilà, le film a donc pris un coup de vieux (1949), on sent clairement que c'est d'une autre époque, mais ça reste un film intéressant dans les sujets traités.