The myth and the moth

Le Silence des Agneaux n'a pas gagné le grand chelem des Oscars pour rien, en particulier les récompenses pour les deux acteurs principaux qui sont largement méritées.

Sur le papier Clarice Starling, jeune recrue courageuse du FBI, peut sembler un peu clichée, mais Jodie Foster donne du corps à son personnage et permet de créer un réel lien avec le spectateur. Concernant Hannibal Lecter, tout à déjà été dit sur lui, il fascine autant qu'il dérange et son extrême politesse contribue à l'aura inquiétante qui l'entoure. La relation basée sur l'échange d'informations policières et personnelles qu'il noue avec Clarice est réellement malsaine. Finalement on aurait aimé en voir plus, mais cela aurait diminué l'aura de l'antagoniste.

Ces entretiens sont remarquablement mis en scène et les dialogues face caméra sont vraiment poignants. Jonathan Demme a recourt à de nombreuses idées (le montage en parallèle !) pour ajouter du piment à l'intrigue qui est dans l'ensemble un peu trop classique il faut bien l'avouer. L'ambiance qu'il insuffle au récit, typique des années 90, rappelle énormément la série X-Files, peut-être est-ce du à l'implication du FBI dans l'histoire, je ne sais pas. Pourtant à aucun moment le film ne semble avoir vieilli, il est tout simplement ancré dans son époque.

Le Silence des Agneaux n'est pas seulement un excellent film, il a aussi un impact majeur sur la façon de tisser un thriller, et on peut déjà voir quelques éléments qui seront repris dans Se7en, autre monument du genre.