Ben oui, 3. Au vu des notes comparatives entre ce film et Red Dragon, mon avis est (très largement) minoritaire, mais que voulez-vous, laissez moi être jeune et con, avant de devenir vieille et folle (spéciale casse-dédi, Damien.).


Le personnage d'Hannibal, je l'ai rencontré en lisant le Silence des Agneaux, je devais avoir 13 ou 14 ans. Après Le Silence... , j'ai lu Red Dragon. Les deux romans sont restés dans ma mémoire, ils ont été parmi mes premières lectures en anglais, m'ont vraiment fait flippée, à une époque révolue où je passais mon temps à lire thriller et roman horrifique la mine blasée. Au cinéma, j'ai fait connaissance avec le sieur Hannibal bien plus tard (le paternel s'était mis en tête de m'empêcher de le voir jusqu'à mes 16 ans, et c'est tout fier que le dit-jour, il m'a offert.... Cannibal Holocaust. Pas sa faute si c'est pas la même lettre devant.). A l'époque, j'avais déjà été déçue par la version cinématographique du roman, car je n'y ai pas retrouvé la tension extrême, la peur que j'ai pu ressentir à la lecture. Néanmoins, ce que j'avais à reprocher au film se résumait à des coupes que je trouvais abusives ou dommageables. Anthony Hopkins me paraissait incarner un Hannibal de la plus haute classe.


Et quand j'ai vu Red Dragon, je l'ai trouvé en dessous du Silence des Agneaux, certes, mais j'ai aimé les prestations conjointes de Norton, Hopkins, Fiennes et surtout Watson.


Il y a quelques jours, avec mon cow-boy, on s'est lancé dans la totale Hannibal. Le Silence, Red Dragon, et même Les Origines du Mal, c'est dire. C'était la deuxième fois que je lui montrais Red Dragon, et la deuxième fois qu'il me parlait du Sixième Sens de Michael Mann, me disant que pour lui, Red Dragon souffrait de la comparaison et qu'il fallait que je le vois.


C'est chose faite. Et bon, je suis à des milliers de kilomètres de partager son avis.


Déjà, pour moi, Red Dragon, le film et surtout le livre, sont hantés par le personnage d'Hannibal, omniprésent même quand il n'est pas là, manipulateur, charismatique, étouffant. Là, je tombe sur un Hannibal en carton pâte qui discute avec ce bon vieux Will comme le barman avec l'alcoolo du coin. Ouh, je tremble!


Red Dragon, c'est, comme son nom l'indique, aussi centré sur le tueur, sur William Blake, sur cette histoire de transfiguration, cet homme dérangé dont on n'aimerait vraiment pas croiser la route! Là, on me donne un tueur qui me fait plus rire que flipper, dont je me contrefous, personne ne m'explique exactement ce qu'il fait, à qui et pourquoi, ça n'a pas l'air d'intéresser Mann.


Non, ce qui l'intéresse c'est le personnage de Will Graham. Personnage hautement intéressant, j'en conviens, et qui, s'il est ici incarné de manière tout à fait correcte par Petersen, s'éloigne a mes yeux du personnage initial. Will est borderline, il est angoissé, lui a l'air serein, a le sens des responsabilités sans montré de culpabilité. Ah si! Quand Hannibal lui glisse qu'il l'aurait arrêté parce qu'ils se ressemblent, il se met à courir. Mouais.


Enfin, dans Red Dragon le film cette fois, Watson est pour moi primordiale. Elle est comme le canari pris dans la cage, elle continue à chanter sans comprendre ce qui l'attend (oui, je trouve cette fille géniale). Là, Reba McCabe est présente parce que bon, elle est dans le livre. Mais après tout, avec les libertés prises avec le livre dans ce film, pourquoi s'en encombrer?


Pour couronner le tout, on me met comme musique d'ambiance de la musique follement eighties, ce qui en soit n'est pas un drame, sauf que bon, je regarde un thriller, pardon, un film policier, et je suis incapable d'être tendue ne serait-ce qu'au trois-quart d'un string sur ce genre de musique.


Quand je lis les critiques négatives sur Red Dragon the movie, à qui j'ai mis 6 et que je ne considère pas comme un chef d'oeuvre, je ne comprends pas que ce soit celui là à qui on reproche d'être plat, quand j'ai failli m'endormir en attendant qu'il se passe quelque chose dans Le Sixième Sens.


Je suis sûrement victime de mon attachement adolescent à ce personnage d'Hannibal, qui m'a aujourd'hui laissée orpheline.

EIA
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le 1 févr. 2018

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