Des choses simples qui provoquent l'écarquillement des yeux

N'ayant pas lu le manga, je découvre le scénario et l'animation française d'une histoire d'alpinisme népalaise, et j'en sort bluffé.

Le message est plutôt classique, celui des limites humaines toujours repoussées. C'est le principe d'un sport dit extrême comme l'alpinisme. Pourtant, ce message est mis en valeur par un double arc scénaristique qui porte ce même message. Les deux personnages principaux, l'alpiniste Habu et le journaliste Fukamachi mènent leur vaine quête, de hauteur ou de verité, sans savoir pouquoi, pour qui, par simple passion, envie de vivre voire de destin.

Le personnages d'Habu est particulièrement poignant, un alpiniste consacrant sa vie à repousser les limites, par compétition comme il le pense mais surtout juste pour se sentir vivre, poursuivant les exploits après la mort de son rival et malgré les démons du passé mis en abîme par la répétition dans le comportement du petit garçon mort en montagne avec lui et du journaliste.
Le journaliste joue un rôle de mise en valeur d'Habu, par un rôle narratif de l'histoire, mais poursuit lui aussi sa quête de vérité, à savoir si l'alpiniste anglais a pu être le premier a grimper l'Everest en 1924. Cette possible vérité, prouvée par l'appareil photo de l'anglais n'est finalement que secondaire et la place narrative est laissé à la diffusion du message.

Esthétiquement, les animations sont frappantes par leur beauté.
La ville de Katmandou, sa rapidité et sa lumière artificielle contrastant avec les terres naturelles du pays sherpa et les gigantesques étendues montagneuse de l'Himalaya mettent en valeur le travail monstre des animateurs. Les expressions faciales, cumulées aux effets d'animation et à la musique tant frappante dans les moment de tension qu'apaisante quand les plans s'y prêtent, touche le spectateur dans ses émotions profondes et diverse.
Je me suis surpris a serrer le point quand Fukamachi est en difficulté dans l'Everest, grâce aux effet de rouge et aux bruitages, j'était bouche bée devant la scène d'Habu étendu gelé dans la neige au sommet du monde.

Quand à la bande son, il est possible de simplement écouter ce film comme un morceau. Accompagnant les émotions quand il le faut, la beauté d'un orchestre classique jouant des sonorités d'Asie mineure nous plonge dans l'ambiance enneigées du Népal.

Un film a voir et a revoir.