Le succès gigantesque du film à Hong Kong va lancer à lui tout seul la vague du polar asiatique. On voit que les acteurs ne sont pas forcément justes, voire frisent l'erreur de casting (notamment Leslie Cheung, alors chanteur, pas crédible en flic), mais quelle classe a donné John Woo à Chow Yun-Fat, en plus de lui donner les clés pour le reste de sa carrière.
On voit bien que Woo est un fan inconditionnel de Jean-Pierre Melville, car il a parfois donné à Chow le ton taiseux du Alain Delon période Le samouraï. On voit déjà sa marque de fabrique dans certaines scènes d'actions formidables, notamment celle où il dégomme plusieurs ennemis, puis quitte la pièce et récupère d'autres pistolets qu'il avait caché dans des pots de fleurs.
Bien entendu, des films comme The Killer ou Une balle dans la tête sont au-dessus, mais il y a là une véritable sincérité. Il est à noter qu'on y trouve en plus l'excellent Ti Lung, qui jouait dans plein de films de la Shaw Brothers, et une participation de John Woo ainsi que du producteur Tsui Hark.
Malgré la réalisation parfois un peu maladroite (c'est souvent découpé à l'excès), on reconnait la future patte de John Woo, notamment un personnage qui tient deux flingues ou encore la fameuse dilatation du temps, qui donne l'impression que le personnage joué par Chow Yun-Fat dégomme 20 ennemis en quelques secondes, uniquement grâce au ralenti. Par contre, il ne me semble pas avoir aperçu de colombes, LA patte de John Woo...
Quoi qu'il en soit, en malgré ses maladresses, Le syndicat du crime reste intéressant pour avoir crée le polar HK.