I always thought it would be better to be a fake somebody than a real nobody.

Presque déçu par ce film, dont j’attendais beaucoup. L’histoire avait l’air très chouette. Je n’ai pas vu l’original, ni lu le livre, donc je ne vais pas comparer. En tout cas, dans cette adaptation, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de déséquilibre. La première partie m’a semblée longue et ennuyeuse, mais en même temps c’est presque la meilleure partie du film, dans la façon dont elle construit cette romance sans presque jamais la mettre en avant (le terme homosexualité est abordé une seule fois de tout le film, pourtant ça transpire à l’écran), à mi-chemin entre la passion et la fascination… à moins que ce soit un peu des deux ? Les personnages sont attachants, mais en même temps presque détestable par leur mode de vie. On est à la fois fasciné et offusqué par la débauche de Dickie, véritable aimant, trou noir même je dirais. C’est vraiment très bien menée, jusqu’au final tragique mais attendu.


Puis débute la seconde partie, qui est moins ennuyeuse ou longuette, mais en même temps on a l’impression qu’elle est plus bâclée, superficielle… Elle met en place ce qu’on attendait plus ou moins depuis le début du film (et suite logique au final de la première partie), mais ne réussit pas vraiment à le concrétiser. Le personnage s’enfonce de plus en plus dans le mensonge, mais on sent très rapidement que ça va foirer. Pas une seule fois, il nous donne l’impression d’avoir le contrôle. La transformation petit à petit en tueur psychopathe est vraiment mal menée, d’autant plus qu’au final on se rend compte que c’était pour des pâquerettes. Bref, il y a ce paradoxe entre un personnage qu’on voit s’enfoncer de plus en plus dans les embrouilles mais pour lequel on n’arrive jamais vraiment à s’inquiéter.


Reste alors la conclusion prévisible, qui tire un peu en longueur, rajoute un peu à la surenchère (à croire qu’il est poursuivi), mais qui a le mérite de nous montrer surtout la morale de cette histoire : plus on s’enfonce dans le mensonge, plus on se retrouvera seul. C’est un très belle morale, dommage que le film la supportant soit si inégal et finalement peu captivant ou passionnant.


Le casting est l’un des points qui m’a fait aller vers ce film. Il a 17 ans, mais avec le recul, c’est un casting 6 étoiles qu’il nous présente ! J’ai globalement bien aimé le casting, Jude Law étant incontestablement le meilleur dans son rôle. J’ai aussi beaucoup aimé la touche apportée par Gwyneth Paltrow et Cate Blanchett, toutes deux dans des rôles aux abords très similaires mais à l’évolution très différentes et surtout piégée de deux façons différentes par un Matt Damon ingénu en Thomas Ripley. Il affiche parfaitement la tête de jeune premier. Jack Davenport arrive un peu sur le tard, mais pour le petit rôle qu’il porte, il est également pas mal. Et puis bien sûr, le très regretté Philip Seymour Hoffman, là aussi dans un petit rôle mais incroyablement brillant sur ces apparitions.


Techniquement, le film est très correct. La musique instaure une ambiance qui colle parfaitement à l’intrigue sur un thème à la fois triste et mélancolique, accompagnée de temps en temps par un jazz entraînant. Les décors nous immerge dans une Italie des années 50 qui nous donne envie d’y retourner. Quant à la mise en scène, elle se montre très souvent classique mais propose tout de même plusieurs plans très intéressants, et réussit notamment à parfaitement bien joué avec les acteurs et les décors.


Bref, je m’attendais à un (très) grand film, et finalement ce n’est « qu’un » bon film. En soit, l’histoire était intéressante et intriguante, mais il lui manque le petit quelque chose pour la rendre captivante et passionnante. Là, on sent que c’est superficiel, que ça prend trop de recul, que ça lance un regard aseptisée sur ces personnages… C’est dommage.

vive_le_ciné
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le 23 févr. 2016

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vive_le_ciné

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