Un homme et une femme se croisent fortuitement dans un train, éprouvent une forte passion amoureuse, mais éphémère, et se quittent sur un quai de gare.
Alors non, ce n'est pas un résumé de Brève rencontre, mais celui d'un film français qui ose quelque chose de finalement rare ; l'exaltation de la passion amoureuse.
on dit que le hasard fait bien les choses, et elles le sont pour ces deux personnes, que rien ou presque ne semblait les faire se rencontrer, mais c'est à la suite de l'enterrement d'une personne pour l'un, et de l'absence au téléphone de son compagnon pour l'autre qu'ils vont se rapprocher.
Cet amour, on le voit, on le sent, avec ces deux acteurs en état de grâce, mais sans vulgarité. C'est tout juste si on voit un sein.
C'est là qu'est la subtilité du film ; être au plus près des acteurs, mais ces derniers gardent une part de mystère.
Le personnage de Gabriel Byrne est à ce titre plutôt mystérieux, et dont on ne saura guère plus à la fin. Par contre, on voit très vite la situation professionnelle et personnelle dans laquelle se trouve le personnage de Emmanuelle Devos, qui va revivre une deuxième fois en rencontrant cet Anglais...
J'aime les films où l'on sent la passion, et là-dessus, je trouve qu'on y croit. Il est juste dommage que film comporte des passages inutiles comme le personnage de Gilles Privat qui joue le case-pieds de service.
Et il y a aussi une intrigue secondaire assez pénible où Emmanuelle Devos cherche toujours de l'argent pour téléphoner à son compagnon, et où elle tombe systématiquement sur son répondeur ; ce qui occasionnera une scène où elle va demander des sous à sa soeur, et où ça se passera mal.
C'est un peu charger la mule sur le personnage de Devos, car dès la scène d'intro et la rencontre avec le directeur de casting, on sent que le personnage est perdu.
Mais surtout, et j'ai l'impression d'écrire ça sur chaque film français : c'est moche ! J'ai noté le nom du coupable, Pascal Lagriffoul, mais est-ce qu'on a besoin d'avoir de la lumière aussi sombre tout le temps ? Je précise avoir vu le dvd, mais ça n'excuse pas une telle qualité de la lumière aussi blafarde ? Pour en revenir à Brève rencontre (ou Sur la route de Madison, auquel le film fait penser), la lumière y est très belle, et a son rôle à jouer dans le ton crépusculaire de l'histoire. Alors là, aucune recherche, on place les acteurs, et tant pis si ils paraissent moches !
Sans ces écueils-là, j'en suis sûr que c'est un film que j'aurais adoré. Bien que ce ne soit pas un film de débutant, on sent qu'il a été forcé de rajouter pour avoir une durée respactable. Mais avec tout ça en moins, on a une très belle histoire qui, si elle finit sur une gare, ne se termine pas tout à fait comme dans Brève rencontre.