Inspirée de la vraie histoire de l’iranien Karim Nasser Miran, enchainé contre son gré à l’aéroport parisien Roissy Charles-De-Gaulle depuis 1988, cette anecdote a voyagé vers Hollywood pour une adaptation singulière. Aux commandes d’un Steven Spielberg en maîtrise, le film voit le jour sous des situation penchant davantage pour une comédie dramatique.


Il fallait alors un prodigieux Tom Hanks pour accompagner le projet, si envoutant à la simple lecture. Et ce sont sous les traits de Viktor Navorski qu’il se glisse afin de parvenir à nous convaincre. Arrivé en territoire neutre, malgré une justification poussive, il porte bien le rôle du touriste perdu et malin. Entre les compromis qu’on lui impose et sa curiosité bouleversante, nous assistons à un véritable conte. Le récit du héros malgré lui prend définitivement son ampleur, à la vue des successions de scènes, toutes aussi créatives qu’humoristiques. Nous sommes instinctivement partagés entre la tendresse et la compassion pour ce personnage, riche en valeurs éthiques.


Le travail sur l’accent est un bon point qui souligne sa détresse. On découvre alors une nouvelle perspective d’un terminal d’aéroport, à plein temps, non pas comme les voyageurs éphémères que nous sommes. Les institutions sont la base d’une recette de relations et l’on s’y plonge. Il faudra tout de même reconnaitre quelques fantaisies, mettant en valeur la personnalité du regretté Viktor.
Nous faisons également un point sur le portrait du racisme. Autour d’une rivalité de convictions, l’une régie par des lois solides et l’autres par son art de vivre, nous prenons le temps d’évaluer une démarche administrative bien alarmante. Sans pour autant approfondir dans le sujet, l’intrigue laisse cette part de réflexion intuitive, derrière son objectif premier qu’est d’amuser et d’animer la galerie. Une romance est d’ailleurs à l’œuvre, cependant venue complexifier la trame déjà riche en rebondissements.


Par ailleurs, Spielberg effectue un admirable travail afin d’humaniser cette atmosphère. Tout employé rend « vivant » une fonction que l’on ne soupçonne pas, car selon l’échelle du point de vue, nous avons tendance à négliger les plus simples détails. Il en va de même pour son personnage, le rendant lambda à la foule qui transite. Tout est en mouvement, la machine humaine saisit une énergie rythmique que l’on ne remarquera sans doute pas. Rendre cet espace pur en définition telle que nous la connaissons c’est offrir un divertissement bluffant et immersif.


Et c’est en comptant les retrouvailles du réalisateur et de John Williams que nous pouvons prétendre à ce spectacle, émouvant dans l’âme. La symbiose est parfaite pour que l’illusion prenne le dessus sur une fable peu commune.

Cinememories
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le 9 juin 2017

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