Il y a des films, on a beau les voir et les revoir et on se demande toujours pourquoi ils existent. Pas qu’ils soient mauvais, bien au contraire parfais, juste pourquoi ? Quelle utilité ? 127 heures ou Le Terminal. Par exemple. Le Terminal, justement, voilà un film qui m’insupporte, qui illustre à merveille comment Hollywood s’accapare d’un fait divers, unique et original certes, mais que l’enjolive à outrance pour en faire du grand spectacle.
Sorti en 2004, le film s’inspire très, très, très librement de la vie de Mehran Karimi Nasseri, un réfugié iranien qui a vécu au terminal 1 de Roissy-Charles de Gaulle pendant dix-huit ans ! Je ne vais pas rentrer dans les détails, ils sont nombreux, et surtout tous absent du film.
Dans Le Terminal, Steven Spielberg, nous présente Viktor Navorski (Tom Hanks), un touriste comme il en a des centaines de millions sur le territoire américain, et qui provient de Krokovie. Malheureusement pour lui, au moment de présenter son passeport, il est conduit au directeur temporaire de l’aéroport JFK de New York, Frank Dixon (Stanley Tucci), où on lui apprend que la Krakovie est en pleine guerre civile ! Passeport confisqué, ainsi que son billet retour. Il ne peut sortir de l’aéroport, n’ayant plus, officiellement, de pays, et ne peut retourner chez lui, les frontières de la Krakovie étant fermées durant cette guerre civile !
Devenu un « indésirable », Victor se voit obligé de demeurer au sein de l’aéroport, entre apercevant New York mais n’ayant pas le droit d’y mettre les pieds. Comme si cela ne suffisait pas, ce pauvre monsieur ne parle quasiment pas la langue et se retrouve totalement, et désespérément, seul ! Très vite, Viktor comprend que son séjour, si particulier, ne va pas durer que quelques heures, ni même quelques jours ! Non ! On parle de mois ! Aussi, Viktor va s’installer dans une section fermée, pour cause de travaux, du terminal JFK, à la porte d’embarquement 67.
Dixon, qui rêve et qui est pressenti pour devenir le nouveau directeur définitif de l’aéroport, voit d’une mauvais œil la présence de Viktor. C’est une vilaine épine qui se coince dans son pied. Il ne va pas hésiter à influencer Viktor pour qu’il quitte l’aéroport, histoire de le faire entrer en infraction et qu’il ne devienne le problème d’une autre administration. Heureusement, Viktor, veut faire les choses bien, et va donc se « construire » une nouvelle vie dans le terminal. Se faire des amis, apprendre la langue, découvrir des histoires aussi tragiques que la sienne, permettre un mariage, trouver du travail et même faire chavirer le cœur d’une hôtesse de l’air, la jolie, et compliquée, Amelia Warren (Catherine Zeta-Jones).
Cela en est trop pour Dixon, qui décide dès lors de pourrir la vie de Viktor, de s’en prendre à ses nouveaux amis pour le pousser à débarrasser le plancher. Mais Viktor n’est pas à New York pour y faire du tourisme ou des affaires. Toujours en possession d’une petite boîte, Viktor est ici pour une raison bien précise et d’une grande beauté, montrant à quel point ce petit habitant de Krakovie, semblant ridicule, « bouseux » au premier abord, est bien plus grand que la plupart des hommes qu’il va croiser.
C’est du mielleux plein de bons et tendres sentiments pour dénoncer la superficialité des hommes. Une fable abracadabrantesque pour nous montrer comme l’homme se perd et pourrait se retrouver en retournant à l’essentiel, à la vérité, la simplicité, à l’amour.
Bref, la machine Hollywood est en marche. Spielberg s’inspire, vite fait, d’un fait divers assez grave pour en faire un truc à l’eau de rose bourré de bons sentiments. Tout est trop poussé à l’extrême, trop est trop enjolivé pour que je puisse plonger dans ce film. Néanmoins, Tom Hanks est juste énorme dans ce film (une fois de plus), livrant une prestation incroyable et magistrale.

Romain_Bouvet
7
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le 4 mars 2017

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Romain Bouvet

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