J'ai retardé longtemps le visionnage du Tombeau des Lucioles. Je n'avais jamais réussi à trouver le courage d'entamer ce film, dont on m'a toujours vanté l'extrême beauté et un niveau rarement atteint d'émotions au cinéma. Mal m'en a pris, je ne savais pas que j'étais passé depuis toutes ces années devant un véritable chef d'oeuvre, dont l'appellation prend tout son sens avec ce film.
Oui, ce film de Isao Takahata en est un, un de ces films qui vous retournent complètement le bide. On ne sort pas indemne de ce film.
Takahata a porté à l'écran Le Tombeau des Lucioles avec une grande fidélité, ne s’écartant du récit que pour en évincer les descriptions très crues de la dysentrie qui touche Seita et Setsuko. Akiyuki Nosaka, écrivain de la nouvelle éponyme, expliquera même, lors d’une interview, qu’il reconnut dans le film d'animation le quartier où il vécut enfant, jusqu’à la précision du rendu des maisons et des coins de rue.
En plus de la qualité presque documentaire de l'animation du film, l'oeuvre de Takahata est sublimé par une musique qui nous prend aux tripes et se fond bien dans le thème.
J'avais déjà pleuré comme un gosse devant des films. Mais celui-là dépasse tout, l'émotion est telle que l'on se retrouve bouleversé comme jamais auparavant. La poésie de ce film très dur nous donne des frissons, nous emporte dans un immense torrent d'émotions, qui finit par nous submerger et nous laisse béat devant tant de beauté, et de tragédie à la fois.
Sans conteste l'un des meilleurs films de tout les temps.