Bruce Pas Puissant

Un film belge, c'est pas souvent ! Généralement, c'est soit dramatique, soit comique, toujours corrosif comme une bonne bière qui racle le palet un soir d'avril dans n'importe quel estaminet de Bruxelles.
Jaco von Dormael n'est pourtant pas dans le même délire. Lui, ce n'est pas la franche rigolade mais plutôt la contemplation, l'aérien. De lui, on se souvient surtout du Huitième Jour (1995) et moins du étonnant mais incomplet Mr. Nobody (2009). Ici, on change de registre. Humour gras sur le thème de la religion et douce violence sont au rendez-vous dans la bande-annonce.

Oui, mais c'est une putain de bande-annonce qui nous cache bien la nature de ce Tout Nouveau Testament. Si la figure du Dieu beauf joué par un remuant Benoit Poelvoorde semblait aguicher, on en vient vite à s'emmerder. Si deux trois réflexions font mouche et nous décochent des sourires, c'est bien tout ce que vous aurez mes enfants. Ce film est en fait un délire intellectuel sur notre société en perdition, sans repères sous un fond original de personnification divine. Franchement, on s'ennuie ferme. Certes, c'est intéressant mais c'est insipide. Le spectateur naïf -que je suis- ressent comme le piège se refermer à chaque minute. Pourtant, rien de mauvais (à part plusieurs effets spéciaux risibles de nos jours), de nombreuses réflexions sur l'enfance et le rêve sont belles, la palette d'acteurs (Poelvoorde, Deneuve, Damiens, Moreau notamment) nous accueille avec sincérité et on se projette aussi à certains moments.

L'impression principale qui se dégage, c'est qu'on est pas venu pour ça.

Disons seulement que la suite de la Bible n'est pas encore pour maintenant.