Voilà un film qui commence selon les codes classiques du film noir : un mort, un looser qui se pique d'enquêter sur le mort, une police à côté de la plaque, et une femme attirante. Mais ce qui pouvait être une base pour un film noir comme tant d'autres se transforme peu à peu en autre chose : plus sombre, plus profond. Les codes esthétiques sont encore très empreints de l'expressionnisme allemand avec ses jeux d'ombres. Et cela se passe dans une Vienne en partie détruite et écartelée entre ses zones russe-anglaise-américaine-française. Le film nous plonge dans cette atmosphère où 4 langues se parlent, se côtoient sans se comprendre. Il est aussi question d'amour, d'amitié, d'honneur et d'humanité, parfois mise de côté. Par ailleurs, la musique, perçue au première abord comme décalée, jouera sa part dans le malaise et la routine qui s'installe alors que rien n'est normal.
Bref : un film à (re)voir !