Le Vagabond de Tokyo par CVOR

Sortie en 1966, "Le Vagabond de Tokyo", est un film japonais de Seijun Suzuki, qui vous marque au premier visionnage, comme il a pu marquer de nombreux cinéastes de par le monde, notamment par sa stylisation, son traitement et sa mise en scène aussi artistique que théâtrale.
C’est un film de yakuza, dont l’intrigue se déroule au plein cœur des années 60 avec un affrontement des plus classiques du genre, entre deux clans rivaux. Là, où Suzuki rend son œuvre originale, c’est dans la manière de nous conter cette violence, ces manipulations, et les proximités entre personnages. Ambiance colorée, fantasque et expressionniste forme un renouveau dans le traitement du film de gangsters. Suzuki s’y amuse avec les éclairages, la musique et les décors, afin de composer des scènes d’action complètement abracadabrantes.

Ce film, c’est une sorte de mix de plusieurs genres, Suzuki semble vouloir rendre hommage au cinéma à travers un exercice de style complètement dingue, débutant par le polar, enchainant par la comédie musicale, tout en passant par le western et le film d’action. Le résultat se veut totalement originale, assumé et bluffant. Suzuki ose et assume son coté extravagant, proposant une action basique dans un hameau d’artifices et de démence tape à l’œil, qui ne laisse pas complètement indifférent.
Aujourd’hui, de Tarantino à Park Chan Wook, de nombreux cinéastes internationaux, semblent s’inspirer du travail de Suzuki.

"Le Vagabond de Tokyo", est un film soigné esthétiquement, qui s’épanouit sur une bande originale digne de la saga « La Femme Scorpion », ainsi que par des couleurs et éclairages endiablés.