Le sujet du documentaire Le Vénérable W. m’intriguait beaucoup, étant donné qu’on parle beaucoup de l’islam (et indirectement de l’islamophobie) en ce moment. Au départ, je m’attendais à haïr l’homme qu’est Wirathu. Finalement, non. Au contraire, je n’arrive pas à ressentir de la haine à son encontre, malgré tout ce qui est arrivé en Birmanie à cause de lui. Je n’excuse pas pour autant ce qu’il a fait, bien au contraire.
En effet, via sa caméra, le réalisateur Barbet Schroeder arrive à prendre du recul face à cet homme aussi énigmatique que dangereux. Il parvient ainsi à nous expliquer ce qui a poussé Wirathu à développer sa haine raciale envers les musulmans, puis comment il a occulté les véritables valeurs du bouddhisme pour assouvir sa propre dictature en Birmanie. Barbet Schroeder n’épargne pas non plus la communauté musulmane birmane, puisqu’il nous montre que cette dernière a aussi sa part de responsabilité dans cette histoire sanglante. Le message de fond du film est d’ailleurs intéressant : au final, on choisit toujours de combattre la haine par la haine, même si ce qu’on croit faire est juste. Et les images choisies par le réalisateur illustrent très bien ce propos.
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