Carole ou Le Venin de la peur (Una lucertola con la pelle di donna) est un thriller psychédélique italo-franco-espagnol réalisé par Lucio Fulci, coécrit par Roberto Gianviti, José Luis Martínez Mollá, André Tranché et Ottavio Jemma qui met en scéne (sur une superbe musique composée par Ennio Morricone et une très belle photographie de Luigi Kuveiller) l'histoire très intrigante de Carol Hammond (jouée par une superbe Florinda Bolkan) la fille et la femme d'avocat (le père, Edmond Brighton est joué par Leo Genn et le mari, Frank Hammond est joué par Jean Sorel) qui est en proie d'hallucinations plus ou moins morbides et sexuelles qu'elle raconte a son psychiatre (joué par George Rigaud (Perversion story de Lucio Fulci)... et qui devient la principale suspecte d'un meurtre celui de Julia Durer (jouée par Anita Strindberg) une voisine nymphomane qui est apparu dans les rêves de la jeune bourgeoise... les inspecteurs Corvin (joué par l'excellent Stanley Baker) et Brandon (joué par Alberto de Mendoza)... parmi les autres suspects il y a le mari qui a une liaison avec Deborah (jouée par Silvia Monti (Le Cerveau de Gérard Oury) sa meilleure amie... deux hippies Jenny et Hubert (joués par Penny Brown et Mike Kennedy) qui ont un lien très particulier avec la victime et la fille Joan Hammond (jouée par la très jolie Ely Galleani) sa belle fille... et sans oublié son père qui a une attitude de plus en plus ambigu au fil de l'affaire... N’étant pas un gros fan de Lucio Fulci que je trouve trop outrancier dans sa mise en scéne et tout particulièrement sur sa derniere periode (L'Enfer des zombies, Frayeurs (La Paura) L'Au-delà (L'aldilà) et La Maison près du cimetière)... j'avais eu déjà eu une bonne surprise avec La Longue Nuit de l'exorcisme (Non si sevizia un paperino) malgré ses legeres outrances (la lapidation de Florinda Bolkan et la mort de Marc Porel... et sans oublié ses Zooms trop récurent... Tics qu'il a aussi sur Le Venin de la peur)... Mais avec Carole ou Les salopes vont en enfer ressortie sous le titre Le Venin de la peur pour la vidéo (Superbe sortie DVD/Blu-ray.. un must du genre) ...j'ai eu l'agréable surprise de trouver dans ce long métrage qui est en fait beaucoup plus un thriller qu'un Giallo (il y a pas de tueur en série)... de trouver un vrai cinéaste... un très bon technicien (profondeur de champs, split-screen et surexposition de l'image)... et un très bon analyste psychiatrique (l'histoire est celle d'une femme refoulée sexuellement qui s’ennuie dans son petit confort Bourgeois) et comme un auteur a part entière (alors qu'il n'était pas reconnu par ses pairs et par la critique... la même qui l’encense aujourd’hui).. qui malgré son goût du morbide (la scéne purement gratuite des chiens dans un labo), s’épanche en pleine époque psychédélique (le film a été tourné a Londres), dans une atmosphère extrêmement sulfureuse, soutenue par la sublime partition d’écoute distraite de Ennio Morricone et les non moins troublantes égéries saphiques Florinda Bolkan (découverte auparavant dans Les Damnés de Visconti) et Anita Strindberg, dans un rôle entièrement muet... dans des récits psychosexuels sur une victime de visions terrifiantes, en proie à des désirs refoulés mais pouvant aussi céder à des pulsions sexuelles et plus... qui traite de la sexualité féminine, de l’aliénation et des rapports de classes... Enfin bref, un film de mauvais genre a voir absolument... surtout dans sa très belle édition Blu-ray.