Le Violent (In A Lonely place) c’est le portrait d’un homme caractérisé par des accès de colères autodestructeurs. Nicholas Ray nous raconte donc l’histoire d’un scénariste à Hollywood du nom de Dixon Steele (Humphrey Bogart). Celui-ci invite une jeune femme à lui résumer un livre dont il doit faire l’adaptation. Le lendemain, un ancien frère d’arme devenu flic, lui apprend la mort de celle-ci et l’emmène pour interrogatoire. Pour appuyer son histoire, il fait appel à sa nouvelle voisine Laurel (Gloria Grahame). Rapidement une idylle se noue entre eux mais Laurel commence à douter de l'innocence de Dix à cause de son caractère colérique et de l’enquête policière.

L’enquête policière n’est donc ici qu’un catalyseur. Nicolas Ray ne s’intéresse pas tant à disposer des indices et à nous expliquer qui, comment et pourquoi qu’à utiliser cet évènement pour troubler notre vision (et celle de Laurel) de Dix. Tantôt tendre, doux et lumineux lorsque le couple est seul au monde dans l’appartement ou dans cette très belle scène du piano-bar, tantôt sombre, dangereux, à la limite de la folie lors de la reconstitution du meurtre ou lorsqu’il est à deux doigts de fracasser le crâne d’un automobiliste. Cette dualité du personnage ne cesse de maintenir la tension du spectateur jusqu’à ces 10 dernières minutes paroxystiques.

Cette dualité est renforcé par un gros travail de lumière notamment sur le visage d’un Bogart au sommet de son art.
ghyom
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 1950, Tous beaux, tous 9. Ils m'ont fait un effet bœuf. et Les meilleurs films de Nicholas Ray

Créée

le 18 mai 2014

Critique lue 748 fois

11 j'aime

2 commentaires

ghyom

Écrit par

Critique lue 748 fois

11
2

D'autres avis sur Le Violent

Le Violent
Ugly
7

Quand le film noir se fait psychologique

Quatrième film de Nicholas Ray qui venait de diriger Bogart dans son film précédent, les Ruelles du malheur, le Violent offre sans conteste l'un de ses meilleurs rôles à la star des polars, et même...

Par

le 28 oct. 2017

29 j'aime

9

Le Violent
Halifax
8

Le pouvoir de la suspicion

Nicholas Ray aura certainement connu son heure de gloire dans La Fureur de Vivre. Il aura eu la chance, comme Elia Kazan, de diriger James Dean. Au delà d'avoir signé un film qui aura marqué plus...

le 9 janv. 2016

15 j'aime

1

Le Violent
lessthantod
8

“I lived a few weeks while you loved me”

Sorti la même année (1950) que All About Eve de Joseph L. Mankiewicz et Boulevard du crépuscule de Billy Wilder, In a Lonely place de Nicholas Ray et avec Humprey Bogart a dû faire face à une rude...

le 27 mai 2023

11 j'aime

15

Du même critique

Citizenfour
ghyom
8

A travers le PRISM de Laura Poitras.

« Citizenfour » ne cherche pas à expliquer le fonctionnement de l’espionnage systématique massif mis en place par la NSA et le gouvernement américain. Il ne cherche pas non plus à condamner et à...

le 25 févr. 2015

56 j'aime

7

Mad Max - Fury Road
ghyom
9

Histoire d'un aller et retour

La première chose qui frappe dans ce film c'est la photographie. C'est tout simplement somptueux. Bien aidé il est vrai par les paysages, il faut tout de même noter le travail fantastique de John...

le 17 mai 2015

38 j'aime

5

Midnight Special
ghyom
8

Ô Mage de l'imaginaire

Il y a les hommages ratés qui oublient ce qui faisait la spécificité de sa/ses sources d'inspirations. Comme "Jurassic World" qui a oublié ou n'a pas su recréer l'émerveillement de "Jurassic Park"...

le 29 mars 2016

35 j'aime

12