Film italien de Vittorio De Sica sorti en 1948, « Le Voleur de bicyclette » raconte l’histoire d’un mec qui se fait voler sa bicyclette (OK, ça on l’aurait deviné). Toute la subtilité du film repose sur le fait que ce père de famille vit un drame, car cet acte menace son nouvel emploi et donc la survie de sa famille, en cette période difficile d’après-guerre. Il s’agit donc d’un drame sur fond de misère sociale, avec tout ce que cela implique sur l’ambiance (ce n’est pas un film pour s’éclater, donc…).


Chef d’œuvre du néoréalisme italien, le film est considéré comme l’un des meilleurs de tous les temps, et fait partit de la liste des 50 films à avoir vu avant d’avoir 14 ans, dressée par le British Film Institute, mais entre nous, je crois que l’organisme surestime largement la capacité d’un enfant de cet âge a resté concentré devant un tel film, moi je dis que c’est impossible, en tout cas, je crois, bien que je n’y serais jamais parvenu.


Mais je suis un adulte, et j’ai su me montrer attentionné devant ce spectacle, qui au final, se révèle très ordinaire sur le fond comme dans la forme. Si le message final, et le dénouement, qui est soit dit en passant, parfaitement prévisible, sont très intéressant pour sa morale, tout le reste du contenu est un peu mou, souffrant de quelques maladresses de rythme, et, je dois le dire, pas vraiment passionnant. On a connu mieux en matière de suspens et d’intrigue que cette pauvre enquête qui nous mène sur la piste d’un vélo volé.


Le vrai intérêt de l’œuvre réside dans le regard que l’enfant porte à son père, les leçons qu’il tire de ses agissements, et l’amour et le courage dont il fait preuve pour l’aider. Un aspect du film incroyablement réussi et authentique, qui sauve la production de son histoire presque insipide. Alors, on comprend que ce n’est pas tant l’action qui compte, mais bien sûr, les liens et l’évolution des personnages.


Sur le plan technique, l’œuvre n’est pas très poussée. Je dirais même qu’elle est sans saveur. D’ailleurs, le film semble avoir trente ans de retard sur le cinéma américain, tant et si bien qu’on se demande si la date n’est pas erronée. Non, bien sûr, seulement le cinéma italien n’a pas les galons de l’Amérique dans cette pratique (pas plus que les autres pays d’ailleurs).


En conclusion, le film se visionne aisément, pour peu qu’on soit un minimum motivé, il nous offre quelques bonnes surprises, mais son ambiance sombre et miséreuse m’a un peu rebuté, tout comme sa pauvreté technique. L’œuvre manque d’humour, de légèreté, mais pas de poésie. Il nous délivre un beau message, mais certains passages s’éternisent et peuvent ennuyer. Je ne regrette pas de l’avoir vu, mais je ne voudrais pas le revoir une deuxième fois ni retomber sur un film similaire. En gros, j’ai aimé, mais je n’ai pas trouvé ça extraordinaire non plus.

Casse-Bonbon

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