"Le Voyage dans la Lune" est tiré d'un roman de Jules Verne (De la Terre à la Lune, 1865) puis repris par H.G. Wells ("Les Premiers Hommes dans la Lune", 1901). Deux auteurs, l'un Français l'autre Anglais qui étaient des maîtres absolus dans leur domaine. Voilà les jalons posés.
Georges Méliès est lui aussi, d'après ce que j'ai pu lire à des endroits et d'autres, une référence dans son domaine et à son époque. Toutefois, Le Voyage dans la Lune est surcoté comme c'est pas permis.
Certes nous sommes en 1902 et le cinéma n'existe que depuis peu de temps, mais nous sommes en 1902, autrement dit nous ne sommes plus au Moyen-Age mais au XXème siècle. Galilée, Nostradamaus, Copernic, Franklin et consorts sont passés par-là il y a fort longtemps.
Le cinéma vient de naître mais les idées quant à elles ne sont pas jeunes. En revanche, les représentations, théories et phantasmes relatifs à la Terre, l'espace et le système solaire ont toujours été dans l'esprit des Hommes et de leur volonté de découvrir ce qui se cachait derrière tout ceci, d'en découvrir les recoins, les secrets et les facettes.
Ce court-métrage de Méliès est navrant de candeur. Les personnages s'agitent comme des poissons rouges qu'on aurait sortis de leur bocal, ils font "mine" d'être excités à l'idée d'aller sur la lune mais toute cette mascarade n'est que de la poudre aux yeux. On se croirait à un Vaudeville du début du siècle. Mais ce n'est pas censé en être un. C'est censé être du cinéma, et qui plus est un métrage sur l'expédition d'hommes dans les entrailles de la lune.
C'est mauvais mais foutrement drôle, enfin plutôt risible. Georges Méliès joue le rôle du Professeur Barbenfouillis qui embarque dans la capsule spatiale avec quelques coreligionnaires. Ils découvrent les fameux Sélénites, habitants souterrains de la lune, et à leur retour en exposent fièrement un devant l'assemblée. Encore des résidus de la colonisation probablement. L'excitation de la domination, du sur-homme et des sauvages. Bref, je digresse mais ce n'est pas anodin.
Ça dure environ 12 minutes, c'est du cinéma muet (because 1902), et on se fait méchamment chier.