Comme vous tous, j'ai eu ma période "découverte" de Miyazaki, où mon objectif a bien évidemment été d'en voir le plus possible. J'étais plutôt content de voir autre chose que des Disney ou des Pixar (pour ne citer qu'eux), et j'ai été transporté par la porté lyrique et poétique de certains long-métrages plus que d'autres, même si, soyons honnête, aucun d'eux n'est réellement mauvais. Puis plus tard, j'en ai revu certains, et malheureusement le côté "découverte" n'y était plus, de ce fait la longue durée des métrages (2 h quand même pour la plupart) m'a parfois pesé. Et quand on voit le temps passé sur son fauteuil, on s'attarde plus sur les défauts, notamment de constater que Miyazaki nous ressert toujours la même recette d'une histoire à l'autre, avec des codes bien précis : jeune héros naïf qui entame une quête initiatique, nouvel ami-confident du héros, grand-mère hideuse, créature symbiotique bien viscérale qui ferait passer Venom pour un enfant de chœur, créatures et monstres amorphes, ambiance baroque et flippante façon Le Roi et l'Oiseau, etc...
J'ai donc revu ce fameux Le Voyage de Chihiro que beaucoup de mes éclaireurs vénèrent, et c'est peut-être eux qui ont raison, va savoir... N'empêche que j'ai quand même mis 7 à cette relecture japonaise d'Alice aux pays des merveilles, ce qui est loin d'être honteux puisque le métrage dispose tout de même de grande qualité (animation, richesse étonnante des décors) et nous propose un voyage aussi étrange que fantasmagorique dans le monde des rêves (à moins que ce ne soit la réalité). Et mention spéciale au spectre sans visage, que l'on croirait échappé de la planète Klyntar. ^^
On pourrait comparer Miyazaki à Scorsese, car les deux réalisateurs on souvent trop d'ambition narrative et créative, pour accoucher finalement d'œuvres trop longues et parfois confuses, qui s'égarent dans leur démesure.
De Miyazaki, je garde surtout une affection particulière pour l'épique Princesse Mononoké (le premier que j'ai découvert grâce à Arte), l'aérien et vertigineux Le Château dans le ciel et enfin le poétique Porco Rosso. Le reste étant de bonne facture je l'admet, mais pouvant très bien se passer d'une présence dans ma blu-raythèque. :p