J'ai toujours eu un petit faible pour ce film.
Honnêtement, il souffre de nombreux défauts mais racheté par sa note d'intention : rendre une sorte d'ultime hommage au cinéma d'horreur des années 60.
Datant de 1980, le film a l'air d'en avoir 20 de plus justement, la mise en scène laisse parfois à désirer et déguisements comme maquillages sont quelques fois surprenant de kitsch même pour l'époque.
Construit comme un film à sketch, Roy Ward Baker, le réalisateur nous entraîne dans des univers très différents, trois pour être précis, et chacun faisant écho à une créature mythique, ainsi retrouve-t-on dans la première histoire, les éléments propre au roman gothique, mélangeant allègrement le mythe de Frankenstein comme celui du vampire avec l'amour et tout son florilège d'émotions et de caractères, rejet, dégoût, séduction, compassion, tout y est, malheureusement cette mise en jambe souffre d'un rythme assez lent et d'une mise en scène aux poncifs bien usés provoquant même une sorte de pitié pour ce segment, finalement, peut-être était-ce l'effet recherché ?
Le deuxième n'est rien de moins qu'une leçon de cinéma avec les ingrédients de base d'une bonne histoire de zombies, un homme s'engage dans une voie sans issue, découvre des bizarres et finit acculé, rien à redire, c'est efficace, c'est le passage terrifiant du film.
Le troisième et dernier morceau aborde la parodie et la fameuse créature suceuse de sang, et vice versa. Dans un joyeux délire où la famille vampire est représentative de la norme, les chasseurs en sont les parias, les monstres et les idiots, encore une fois un soupçon d'humanité se retrouve dans ce passage et en plus c'est très drôle !
Le film s'offre le luxe d'avoir des comédiens de renoms et de qualités, et chaque scénette est entrecoupé par des interludes dans ce très fabuleux "Monster Club" où l'on peut voir tout ce petite monde de créature grotesque, hideuse et fascinante se divertir comme tout bon citoyen. C'est à ces moments là que le kitsch rencontre l'extravagance avec des moments comme celui-ci :
La scène du strip-tease
Bref, le Club des monstres a un petit côté has-been et une drôle, touchante et riche manière de nous transmettre sa passion du cinéma horrifique, c'est un peu comme se faire traiter de "sucker" par des vampires, où le loup-garou vous balançerait "bite me" tout simplement pour vous dire que, eux, ils sont immortels.
Et si vous voulez d'autres beaux avis complets, y'en a deux autres là de greenwich et BaNDiNi.