Choisir la vie, choisir un boulot, choisir une carrière, choisir une famille, choisir une putain de télé à la con, choisir des machines à laver, des bagnoles, des platines laser, des ouvre-boîtes électroniques.
Choisir la santé, un faible taux de cholestérol et une bonne mutuelle, choisir les prêts à taux fixe, choisir son petit pavillon, choisir ses amis.
Choisir son survet’ et le sac qui va avec, choisir son canapé avec les deux fauteuils, le tout à crédit avec un choix de tissu de merde, choisir de bricoler le dimanche matin en s’interrogeant sur le sens de sa vie, choisir de s’affaler sur ce putain de canapé et se lobotomiser aux jeux télé en se bourrant de McDo.
Choisir de pourrir à l’hospice et de finir en se pissant dessus dans la misère en réalisant qu’on fait honte aux enfants niqués de la tête qu’on a pondu pour qu’ils prennent le relais.
Choisir son avenir, choisir la vie. - Introduction de Trainspotting
François a choisi autre chose : ouvrir Mister Freeze au Maroc.
Gavras nous livre une véritable leçon philosophique. Peu importe votre rêve, faites tout pour le réussir. Alors oui, ici tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins mais ne dit-on pas justement que la fin justifie les moyens ?
Porté par un Cassel extraordinaire en quinquagénaire un peu perdu et complotiste et une Adjani époustouflante, Le monde est à toi dynamise un cinéma français qui en a bien besoin. Le rythme est soutenu, alternant rapidement le rire à la violence.
Gavras réussit, et c’est presque un exploit, de ne pas tomber dans le piège stéréotypé du dealer de banlieue.
Mais c’est aussi l’amour d’une mère pour son fils qu’on nous décrit, un amour plus fort que tout avec la dernière scène d’Adjani ; qui malgré la trahison filiale ne semble pas lui en vouloir.
Le monde est à toi, c’est aussi plusieurs scènes où la photo et la B.O forment un tout indescriptible.
Bref, beaucoup d’arguments qui prouvent une réussite cinématographique !