Kalian de grâce 1850, l'Alaska russe et ses dépendances ilotières attirent aussi divers aventuriers ricains peu scrupuleux qui leur piratent tout ce qu'ils peuvent de peaux de phoque...

Gregory Peck est l'homme de Boston, le plus efficace de ces chapardeurs qui ruinent gentiment le comptoir ruskov, il en tire une fortune considérable à dépenser à Frisco avec des filles de petite vertu et dans des hôtels hors de prix qu'il aime à fracasser lorsque son équipage rencontre celui du Portugais, un Anthony Quinn à l'accent indéfinissable mais meilleur bougre qu'il n'y parait...

Il faut imaginer que notre bon Gregory a envie d'acheter l'Alaska, qu'il rencontre une comtesse Russe qui veut fuir le neveu du tzar et que tout ce beau monde passe son temps à San Francisco en fait, et se décide à lever l'ancre seulement une fois qu'on en a tous abandonné l'idée...

Tout cela n'est pas très sérieux, malgré une musique pompeuse qui ne trompe personne, les robes de soirées luttent d'improbabilité chatoyante avec les gilets masculins, les bagarres sont bon enfant, et le sosie de Pancho joue les utilités comiques de service dans le rôle d'un inuit au faciès mexicain. Heureusement, Louise est là pour l'aider.

Louise, c'est la raison pour laquelle Scritch poussait des cris d'orfraie et se trémoussait sur le canapé qu'un Pruneau circonspect avait laissé vacant.

Louise, c'est une petite mutine un peu chaude qui n'hésite pas à courtiser ses plus proches cousins en cas de manque sexuel trop flagrant. C'est pas mal de l'avoir d'ailleurs, parce que côté donzelle, le film est d'une grande pauvreté.

Enfin, de là à justifier les élans scritchéen, il y a un pas que je ne saurais franchir, Louise a le teint un peu huileux à mon goût et la voix un peu perçante.

Bon, de toutes façons, je n'ai jamais réussi à tomber amoureux d'une otarie, c'est un de mes grands regrets dans la vie.

A un moment, enfin, on prend la mer et Scritch le mal qui va avec, jolie course de voiliers, c'est sympa comme tout, les mers et le vent glacial font tout particulièrement souffrir les focs de toutes tailles qui permettent de révéler à mes oreilles ensanglantées toute la méconnaissance de mes camarades en termes de navigation à la voile.

Sinon, les phoques, ils ne souffrent pas trop, on nous a bien expliqué que c'était très écolo comme chasse, pis d'ailleurs, on se tape une ellipse au meilleur moment...

Et sinon, pourquoi Kalian me direz-vous ? Parce que le maître d'hôtel, avec ses grimaces, son âge plus avancé et son monocle, c'est quand même le sosie absolu de Kalian et si vous ne me croyez pas, le film passe dans les semaines qui viennent à la cinémathèque.

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le 12 déc. 2012

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Torpenn

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