Après l’archétypal mais exemplaire Demain ne meurt Jamais, les producteurs choisirent Michael Apted pour réaliser le dix-neuvième opus de la saga, Le Monde ne suffit pas, avec deux changements importants et non négligeables dans la franchise.
Tout d’abord, c’est le dernier James Bond qui utilise Desmond Llewellyn, véritable âme de la franchise dans le rôle de Q. Sa dernière scène est d’ailleurs fabuleuse, avec sans doute l’acteur avec qui il avait la meilleure alchimie, Pierce Brosnan. Ce dernier continue d’interpréter Bond avec un tel aplomb et talent qu’il est largement éligible comme meilleur Bond de l’histoire de nos jours. Le deuxième changement, c’est la première fois qu’on voit une James Bond Girl comme Némésis principale de notre héros. En effet, Sophie Marceau (d’une fadeur horrifiante) est la première lead villain féminine de la saga, aidé de l’excellent Robert Carlyle dans ce film. La première heure du film donne raison aux choix des producteurs, tant elle est excellente, avec un pré-générique fantastique de 14 minutes, le plus long de la franchise. Malheureusement, c’est dans la deuxième heure, avec cette intrigue bien trop compliquée et finalement assez inintéressante pour pas grand-chose, Denise Richards est une James Bond Girl médiocre et le film manque clairement de seconds rôles intéressants. La chanson-titre est d’ailleurs un véritable manqué, après une période excellente point de vue musical, depuis A View to a Kill et ce générique génial de Duran Duran.
Le Monde ne suffit pas souffre d’un trop plein gênant pour la vraie qualité du film, mais il est impensable de le compter comme un mauvais film tant il y a des éléments intéressants dans ce métrage. Un bon cru, mais clairement moins bon que le précédent.