En voilà un que je voulais aborder depuis longtemps car on est là dans un précurseur, un film qui comme les dents de la mère va créer un genre entier et marquer le cinéma de son empreinte pour les décennies qui suivirent et... dont personne ne se souvient car son principale rejetons l’a éclipsé.


Bon déjà ce titre merde ! En générale le titre en français surtout sur les vieux films à tendance à être vachement ringard par rapport à la vo ou complétement à côté de la plaque (salut les profanateurs de sépulture) mais là il est juste parfais, même mieux qu’en anglais.
Le monstre des temps perdus ! Vous vous sentez pas plus badass juste de le dire à voix haute ?


Synopsis : Dans le grand nord, dans l’arctique désolé à lieu un test nucléaire qui réveille les marcheurs blancs heu pardons, une créature gigantesque à l’apparence d’un varan de plusieurs dizaine de mètres. Le monstre se dirige ensuite vers New-York en détruisant quelques bateaux et un phare sur son chemin. Il saccage la ville et affronte l’armée mais son sang contient un germe préhistorique qui infecte plusieurs personnes. Il faut donc en venir à bout sans provoquer une catastrophe au sein de la population.
Le monstre est qualifié de dinosaure par un scientifique et aurait 100 millions d’années mais bon eux... entre sa taille et sa longévité on est plus dans de la créature mythologique qu’autre chose, idée qui fera son chemin.
Et la normalement vous devez avoir un sentiment de déjà-vu. C’est en effet la première histoire de monstre géant et de nucléaire.
Car le Godzilla de 1954, premier film de la franchise, n’est qu’une adaptation japonaise du film sortie un an auparavant, mais va totalement l’éclipser.


Notre Varan devait à la base cracher du feu, idée qui sera reprise dans Godzilla avec son souffle nucléaire. Mais finalement cette capacité sera remplacée par la bactérie mortelle qu’émet son corps en cas de blessure.
Donc on va l’appeler Zilla, le surnom du Godzilla de Rolland Emmerich, d’ailleurs le film du master of Disaster est en fait bien plus proche du monstre des temps perdus que de Godzilla, même sa créature lui ressemble un peu et certaine scène sont très très similaire.


Le monstre dans un film de monstre incarne toujours un concept, souvent une peur typique de l’époque où sort le film. L’Alien représente l’inconnu et les mystères de l’espace en pleine conquête spatiale, le requin la peur de l’eau et des abysses élément qui n’est pas naturel pour l’homme, Michael Myers représente la monstruosité dont est capable l’homme, le monstre qui peut sommeiller en chacun de nous et fait écho aux tueurs en série qui terrifie l’Amérique à la même époque etc etc.


A la base les monstres de Them et Zilla représentent la peur du nucléaire des années 50 et symbolise la revanche de la nature maltraité par l’homme et ses expériences. Mais là on reste sur de l’analyse lambda, même Wikipédia doit dire la même chose. (Après vérification) Bon c’est exactement la même chose… il va falloir je trouve un truc mieux que ça à dire. D’ailleurs paradoxalement Zilla est réveillé par une explosion nucléaire mais ce sont des balles radioactives qui auront raison de lui en plus d’un incendie.
Mais il y a cependant une différence entre nos deux monstres.
Si la thématique de base reste la même que dans Them dans le fond, la forme est en revanche tout autre et livre un autre message. Des fourmis, même de 2,50 mètre restent une menace à échelle humaine, compréhensible et appréhendable.


A cela il faut ajouter que la fourmi, ou l’insecte en générale, est une représentation de l’homme mais un homme sans âme sans émotion qui vit uniquement pour la ruche qui annihile son identité, qui devient un drone sacrifiable. En gros un homme nouveau tel que rêvé par les dictatures du siècle et comme on est dans les années 50 un communiste quoi, qui se heurte à l’individualisme américain.
Je délire vous dites ? Alors pourquoi par moment le film se transforme presque en documentaire animalier pour nous parler de la perfection de l’organisation de la ruche et de la société des fourmis en employant un vocabulaire qu’on n’emploie pas vraiment pour des animaux : ville, société organisation, guerre et conquête. En plus l’amalgame dictature/ruche et un grand classique de la sf et est souvent utilisé de manière péjorative pour décrire une société dystopique où l’individualité n’a plus sa place.


Zilla en revanche, comme tous ses avatars, est un châtiment divin, une créature toujours unique (Godzilla peut croiser d’autres monstres mais il n’y a toujours qu’un seul spécimen de Godzilla, le monstre ce n’est pas une espèce qui peut se reproduire en général), qui dépasse l’entendement humain, l’expression même de la force de la nature en colère comme une catastrophe naturelle. Sa taille qui excède largement celle de n’importe quel dinosaure renvois aux créatures mythologiques qui ébranlent ou façonnent le monde dans les mythes.
Et cette idée est poussé au plus loin dans la série Godzilla de netflix puisque notre lézard terra forme carrément la planète après avoir vaincu l’humanité.


On rejoint ici les thématiques du film catastrophe et du film de monstre qui nous renvois face à la peur de notre propre extinction, ou au risque de voir la terre nous devenir hostile, ce qu’on retrouve aussi dans la série netflix.


Au finale je dirais que Them est un meilleur film que Le monstre des temps perdus mais que celui-ci a eu une extraordinaire descendance dont Them et Godzilla et tous les autres monstres radioactif du cinéma.


6 culte sur 10

ShedaoShai
6
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le 27 févr. 2019

Critique lue 234 fois

ShedaoShai

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