On dirait qu’on entre dans la période « maquillée » de Depardieu, où la moumoute précède le mammuth. Planté comme un légume dans un jardin de mauvaise graine, il a la réplique bien pendue mais le charisme en grève. En ça, on ne peut pas l’accuser de mal jouer son rôle, qui va consister, en tant que professeur, à subir sa classe pendant un long moment.
De cette torture qui peine à soulever l’idée que la dureté d’une tête de vauriens ne peut égaler le prof-essionnalisme, on retiendra des piques de bon sens et d’humour salé mais goûtu – pas sûr qu’on puisse encore rire des « chiffres rebeus » au cinéma aujourd’hui.
Les motifs émergent selon une forme qu’on reconnaît aussi chez le second rôle principal caché derrière sa porte : on ne sait dire si Prévost prévaut en sa manière de star face à une autre, ou s’il faut l’interpréter pour son personnage. Celui de Depardieu est prof d’Histoire et peut-être aurait-il pu assister le scénariste dans la sienne, en le fait notamment de rendre le gougnaffier plus propice.
Les motifs, donc, sont sans contraste : des cordes de l’humour tendent une espèce de vaudeville mal détouré qui tente de faire place à des intrigues conjugales hors de propos qu’un bisou semble d’ailleurs suffire à combler. Non, vraiment, c’est dans la satire scolaire qu’il faut savoir trouver son plaisir, même si l’on doit se contenter de voir la loi faire mollement son bout de chemin moral pour mettre de l’ordre dans un Depardieu qui a fait du bien format Hollywood (vive la jeune élève prodigue qu’on a sauvé à coups de mots gentils) tout comme du mal format Samy Naceri, avec un embouteillage qu’on rend passable grâce à un bras d’honneur et une police dont la compassion est rendue crédible par d’égaux coups de gueule du commissaire. Il est beau, l’exemple.
La morale, le divertissement, le propos, tout peut être dispensable. Mais ce n’est pas en perruquifiant Depardieu qu’on fera croire que son crâne protège l’héritage des quartiers difficiles.
Quantième Art