Bon Dieu c'est interminable. Un film de 1h25 qui dure 4h33.
Ce pauvre shérif qui décline de bout en bout ne sauve pas les spectateurs. Le vrai crime c'est de porter ce film au pinacle encore aujourd'hui. Il a autant vieilli que Cooper dans sa tombe.
Les personnages sont d'une insipidité accablante, stéréotypés à souhait selon les standards américains des années cinquante. La réalisation s'éternise, les mêmes plans se répètent en continu (le plan fixe du chemin de fer ou ceux des horloges), on a chaud pour les trois loubards qui ne disent rien - si ce n'est qu'ils ont soif et qu'ils attendent le train comme le messie - on veut quitter la ville, comme Ramirez (Katy Jurado).
Le scénario égale tout juste l'inventivité de Gorge profonde, il ne conserve même pas l'avantage du kitch, il est simplement rance et superficiel.
Seul le titre peut être sauvé, et encore, le titre français.
Grace Kelly joue une potiche énucléée, creuse comme un puit, et quaker par dessus le marché. Un rôle habituel en 1952, comique ou affligeant aujourd'hui.
Gary Cooper (oscarisé pour ce rôle) est abandonné de tous, on a envie de le plaquer aussi, par manque de charisme cette fois.
Enfin, cette rengaine musicale insupportable dont on nous gratifie dès l'introduction pendant cinq bonnes minutes, devient à la longue un véritable supplice (Do not forsake me, oh my darlin).
Un film bon à jeter sous un train.