Miyazaki nous propose une oeuvre d'une grande maturité, son testament cinématographique en quelque sorte.
Il aura eu une carrière très riche et très variée (plus de 10 films, et de nombreux courts), les thématiques abordées réapparaissent périodiquement au cours de sa carrière.
Le vent se lève est un film encore plus personnel que ses précédents (à mon sens) et c'est ce qui le rend si vivant et si dur à la fois, on est assez loin du film d'animation réservé à un jeune public.
Je vois à travers ce scénario, un vibrant (et dernier) hommage à ses origines. Celles là même qui ont permis l'éclosion de ces thématiques qui ont fait de l'imaginaire de Miyazaki un endroit fabuleux pour le spectateur.
Cette oeuvre (qui va être oscarisé je vous l'annonce) est pour le moins singulière dans l'univers du japonais, en effet elle élabore son récit autour de personnages réels et de contextes historiques avérés, élément d'importance car la dernière fois qu'une période historique précise avait été traité à l'écran c'était pour Porco Rosso, film qui traite lui aussi du monde virevoltant de l'aviation.
Les deux films traitent principalement de cette période trouble d'avant la seconde guerre mondiale, véritable âge d'or de l'aviation de combat.
Le film provoque la controverse dans différents pays étrangers tant les sujets abordés diffèrent du "supposé monde enfantin" dans lequel évolué Miyazaki jusqu'ici. les enjeux ne sont plus les mêmes, la réalité sociale et les tourments de la politique internationale d'avant guerre nous sont projetés insidieusement à travers ce personnage fascinant qu'est Jiro.
La politique est très présente, elle a un visage, voire même une nationalité dans certains cas.
Enveloppons l'ensemble de ces thématiques dans une mise en scène grandiose, une musique enivrante et des images de grandes qualités (des paysages à tomber) vous obtenez un film troublant, attachant et très sincère.
Le seul regret que vous pourriez avoir à la fin du film, c'est probablement que ça soit le dernier de Maître Miyazaki.
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