revu le 01-11-2021
La devise du film "le vent se lève, il faut tenter de vivre !".
Le message du film, est qu'on vit un moment éphémère. Et qu'il vaut mieux parfois accepter l'éphémérité et en profiter, en ignorant les conséquences. L'une des scènes les plus frappantes par exemple, montre Jiro qui tient compagnie à sa fiancée, atteinte de tuberculose et qui passe le plus clair de son temps au lit. Jiro veut fumer, et demande à sa fiancée de sortir un moment, mais celle-ci préfère qu'il fume à côté, même si tous les deux savent que la fumée aggrave sa maladie.
D'ailleurs, Jiro et Nahoko s'accordent pour que Nahoko ne parte pas au sanitarium pour se soigner, ayant accepté sa mort inéluctable (Jiro refusant d'abandonner son amour pour la conception d'avions pour partir avec elle...). Un certain égoïsme transpire? Ce message est renforcé par Caproni qui affirme à Jiro que les artistes et ingénieurs n’ont que 10 ans de succès, et qu’ils feraient bien d’en profiter au plus (pourquoi? Il se passe quoi la 11è année?)
Cette philosophie s'étend également à la guerre. L'hotêl où il rencontrera Nahoko, un étrange allemand l'appellera la Montagne Magique. "L'endroit parfait pour oublier". Jiro veut faire des beaux avions, et il veut oublier que ces avions partent pour tuer des gens. Jiro veut rester avec Nahoko, oubliant sa maladie.
Peut-être c'est une autre façon de dire d'accepter le pire, car au final Jiro n'y peut rien à la guerre, qu'il faut apprendre à vivre avec. Mais on continue de se poser des questions au final Nahoko s'enfuira pour s'isoler et mourir seule, lorsque sa maladie aura atteint un stade désespéré. Epargnant à Jiro de la voir mourir, lui laissant seulement "de plaisant souvenirs".
Le héros parait au final mou, sans conviction. On a un peu l'impression qu'il se laisse porter, qu'il ne saisit pas complètement l'ampleur de tout ce qui se passe. Il lui arrive des trucs, mais lui tout ce qu'il veut, c'est juste faire des avions. Il n'exprime jamais pleinement son avis, que ça soit sur les nazis ou la guerre, il a tout accepté déjà. Tout ce qu’il peut faire, c’est rêver, et rêver il fait que ça dans le film!
Surement la faute au biopic, on a au final un héros très ambigu et gris dans un monde bouleversé, qui le force à vivre une vie controversé.
autre points: je ne suis pas convaincu par la BO expérimentale lol, la façon onirique dont se termine le film (genre le fantôme de nahoko qui lui souhaite de vivre) m'a aussi laissé perplexe.. Mais voir la vie du Japon des années 1920 était particulièrement touchant.