Il y aurait un jeu de mots tout trouvé à faire avec le titre, mais il serait un peu cruel. Car certes, Leave no trace ne laissera pas une marque indélébile dans cette année de cinéma, ni même dans ma semaine, mais il ne m'a pas pour autant fait passer une mauvaise soirée ! Le nouveau film de Debra Granik, qui s'était déjà faite remarquer en 2010 pour Winter's Bone, a bénéficié d'un excellent accueil à Sundance et fait partie des rares à avoir une approbation des critiques à 100% sur Rotten Tomatoes, au même titre que des classiques comme Paddington 2 et Chocolat (avec Omar Sy !), pour vous donner une idée. Leave no trace, dont le titre n'a vraisemblablement pas su être traduit pour sa sortie française, est l'adaptation d'un bouquin de Peter Rock intitulé L'Abandon paru en 2009. Au bout de quelques minutes, l'histoire m'étant étrangement familière, je me suis souvenu avoir lu ce livre dont la lecture ne m'avait pas vraiment marqué, sans être désagréable.


Quand on est malgré soi un abonné du bitume, que l'on passe ses semaines dans les tristes bureaux de tours grises sans âme ou dans les couloirs souterrains dégueulasses du métro parisien, à des années lumière de la nature et de toute verdure, voir un tel film peut peut-être apparaître comme un événement exceptionnel et salvateur, un sacré bol d'air frais, une belle respiration, aussi nécessaire que bienfaitrice. Les critiques américaines, qui ont couvert ce film d'éloges, comme en atteste ces phrases dithyrambiques copiées sur l'affiche US, ont peut-être besoin de se mettre au vert. Mais on peut aussi les comprendre : un tel film, avec sa nature omniprésente, son rythme très doux et son regard délicat porté sur ses personnages, passe sans souci pour vraie curiosité et une pure merveille entre un Batman vs Superman et un Equalizer 2 ! Manque de pot, en ce qui me concerne, je vis dans les bois, je dors à la belle étoile, je bois l'eau de pluie, je me nourris de vieilles racines et, quand je regarde un flm, j'évite désormais comme la peste les pires saloperies US...lire la critique complète ici.

ilaose
7
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le 6 oct. 2018

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