La forêt des maraudes
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A travers la fuite éperdue de deux êtres face à la civilisation, c'est un véritable road movie auquel on a droit, avec cette Amérique mise à l'écart, ou qui se met à l'écart volontairement, par choix de vie. Méfiance compréhensible et main tendue chaleureuse, le parcours de nos deux forestiers en quête de solitude montre le plus beau visage de ce pays, mais aussi l'incompréhension générale de la part de l'administration des traumatisés de guerre. D'ailleurs, à aucun moment le film n'ira vers la compréhension de la psychologie du père, qui reste totalement opaque, si ce n'est cette envie irrépressible d'évasion, bien compréhensible pour une âme tourmentée, ou pas d'ailleurs. "Vivre dans les bois" est ainsi la seule échappatoire qu'il puisse se trouver, dans un pays hautement civilisé. Un idéal de bonheur après de longs jours passés à écouter les hélicoptères de l'armée, dont il fait d'ailleurs des cauchemars. On ne comprend pas bien non plus pourquoi il refuse de vivre en société, quelle qu'elle soit. Leave No Trace serait-il l'obsession professionnelle de l'ancien soldat alors qu'il redevient civil, une sorte de douce folie furieuse ? C'est possible. Toujours est-il que le film tend à vouloir nous dire de laisser les gens vivre comme ils le veulent, sans disséquer l'âme pour la remouler à la convenance de la société (notamment administrative) et qui, d'ailleurs, comporte ses propres dangers... accepter les gens tels qu'ils sont au moment présent, avec toutes leurs blessures et cicatrices... même si ça peut parfois fendre le cœur.
Créée
le 19 sept. 2018
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