Un duo d'acteurs attachant malgré une réalisation et un scénario plutôt plats

Debra Granik est à la réalisation ainsi qu’à l’écriture du scénario, avec Anne Rosellini, de ce film. Leave No Trace est le troisième long-métrage de Granik, surtout connue pour avoir réalisé Winter’s Bone (2010), film qui révéla Jennifer Lawrence et fût nommé aux Oscars pour meilleure actrice, meilleur film et meilleur scénario adapté.

Le casting se compose du déjà connu Ben Foster (X-Men : L’affrontement final, Kill your Darlings, The Program…) qui interprète Will, le père. Sa fille est campée par Thomasin McKenzie dont c’est le troisième long-métrage, mais qui sera dans plusieurs films prévus prochainement. On peut également noter la présence de Dale Dickey, déjà présente dans Winter’s Bone mais qui ici joue Dale, une femme qui va aider le père et la fille vers la fin du film.

Leave No Trace raconte l’histoire de Tom, quinze ans, habitant clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils se retrouvent soudainement expulsés et se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s’adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie.

C’est la réalisatrice qui m’a d'abord donné envie d’aller voir ce film car j’avais bien aimé Winter’s Bone. J’ai également récemment vu Galveston au festival de Deauville (sortie en salle le 10 octobre) avec Ben Foster jouant une sorte de figure paternelle et il m’avait plu dans ce genre de rôle. Enfin, ma dernière motivation était la comparaison que j’ai faite avec Captain Fantastic, film que j’ai adoré et qui parle également d’un père qui élève ses six enfants dans une forêt. Oui cette analogie était purement basée sur les deux synopsis et les films ressortent dans des genres très différents.
Le gros atout du film est Thomasin McKenzie, peu expérimentée mais bluffante dans le film. Elle est plus captivante que Ben Foster, dont j’ai trouvé le personnage antipathique dès le départ même si ce n’était pas l’intention voulue. Même si j’ai eu du mal avec son personnage, on voit une réelle alchimie entre les deux qui se prolonge et est même plus forte dans des scènes sans dialogues, seulement avec des regards. La relation père/fille est très bien interprétée, développée et attachante. Ce qui est également intéressant est le fait que le film soit basé sur une histoire vraie d’un père et de sa fille ayant vécu quatre ans dans la même forêt. Leave No Trace semble plutôt fidèle à leur vie.

Cependant, je reproche au film son problème de rythme. La première partie est la plus intéressante avec la présentation de leur vie dans la forêt or ensuite ils sont expulsés et ont une maison

J’ai trouvé le scénario plutôt plat avec des passages répétitifs donc nous n’avons pas le temps de les voir s’adapter ni de voir comment ils appréhendent ces nouveaux lieux/personnages. De plus, la réalisation est assez sobre, pas nécessairement laide mais les paysages, surtout ceux dans la forêt, auraient pu être tellement mieux exploités et sublimés.

Pour conclure, Leave No Trace nous livre un résultat en demi-teinte avec une dynamique lente et une réalisation blafarde mais le duo d’acteurs réhausse le niveau du film avec une interprétation convaincante et touchante d’un père et de sa fille.