Après le succès de L'Homme qui en savait trop (1934) dont il tournera lui-même le remake en 1956, Hitchcock enchaîne sur Les trente-neuf marches (1935). C'est à ce moment qu'il attire l'attention des américains : nous sommes encore dans sa période britannique, prenant fin en 1940 avec Rebecca et les classiques avec Cary Grant et James Stewart arriveront dans une décennie. Au-delà de son statut de classique 'secondaire' parmi les 53 réalisations d'Hitchcock, Les 39 marches est important car il marque son premier usage du MacGuffin.


Ce procédé scénaristique a été popularisé par Hitchcock jusqu'à lui être complètement assimilé. Comme dans la plupart des opus hitchcockien ultérieurs, tout démarre sur le postulat de l'homme accusé à tort d'un crime dont il a rencontrée juste avant sa mort la victime. S'ensuit la chasse par la police de Richard Haney (Robert Donat), de l'Angleterre au Canada. Le film officie avec efficacité dans l'espionnage et serait tout à fait classique s'il n'y avait cette légèreté caractéristique d'Hitchcock, ici exacerbée, ainsi que ce flirt avec la comédie.


Le spectacle recèle quelques gags curieux, comme cette intro avec le public déchaîné face à un magicien très sobre, ou encore l'échange avec le livreur. Mais passée la rencontre avec Annabella Smith, Les 39 marches s'enlise dans une flopée de rodomontades. Son intrigue est naïve, son héros également : cette petite flamme crissante, se déployant à partir de son discours ridicule sur une tribune, éteint le film. Les trente-neuf marches laisse ses quelques anecdotes, la joliesse d'une superposition du souvenir d'Annabelle, pour filer briller au rang des Hitchcock mineurs.


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le 16 déc. 2014

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