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Sidney Pollack est un grand admirateur d’Alfred Hitchcock, il ne l’a jamais caché. Son truc, c’est le film à suspense et ses réalisations, ou tout du moins celle-ci, ont aussi bien vieilli que les meilleurs films de son idole. Bien que tourné il y a maintenant plus de 40 ans, Three Days of the Condor n’a rien perdu de son intensité dramatique. Bien entendu, c’est un pur produit 70’s, mais il a conservé toute sa crédibilité et semble même être dans l’air du temps.


Turner travaille pour l’American Literary Historical Society selon sa couverture. En réalité, il est un chercheur de la CIA, nom de code Condor, payé pour lire des livres dans lesquels il doit trouver de possibles scénarii dont les services secrets pourraient faire usage. Un jour, alors qu’il rentre de sa pause déjeuner, il trouve ses collègues tués par balle sans savoir qui les a abattus. Immédiatement, il contacte ses supérieurs qui envoient son chef de section pour le récupérer, mais celui-ci tente à son tour d’exécuter Turner. Dans un acte désespéré, Turner kidnappe une femme qui lui est inconnue et la force à le cacher jusqu’à ce qu’il fasse la lumière sur cette histoire.


A mon sens, l’atout principal du film est qu’il ne se dévoile que très graduellement. Au départ, Turner n’a l’air que d’être un type normal qui arrive un peu en retard au travail. Rien de bien extravagant. Pourtant, petit à petit, la tension monte et les événements s’enchainent tout en révélant des plus en plus d’informations. Les scénaristes parviennent à captiver le spectateur de bout en bout, j’en veux pour preuve la toute dernière réplique que j’ai trouvée extraordinaire.
La meilleure façon de décrire le film est probablement de le présenter comme un film d’espionnage classique mais sans les bases secrètes à la James Bond, les super-méchants qui s’expriment en punchlines ou les héros qui ne perdent jamais. Non, c’est l’histoire d’un homme normal qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment et qui doit faire face à une situation pour le moins menaçante. Il n’est donc que peu surprenant que nous vivions le film à ses côtés.


Le concept du film en lui-même est très 70’s : la paranoïa envers le gouvernement, l’insécurité de ne pas savoir qui sont vos amis et qui sont vos ennemis… mais le film n’a pas perdu pour autant un iota de son intensité et de sa pertinence, seule la musique a pris un coup de vieux et c’est un saxophoniste qui vous le dit. En bref, c’est un bon thriller, bien réalisé et avec des performances tout à fait honnêtes de la part de ses acteurs. Faye Dunaway et Robert Redford forment un beau duo et le reste du casting suit le mouvement. Avec tout ça, Sidney Pollack nous offre un thriller prenant et droit dans la lignée d’un Hitchcock.

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le 27 mai 2016

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Jake Elwood

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