Fin de production catastrophique, coups de sang dans la salle de montage, promotion catastrophique, retours critiques déchaînés : ces quatre éléments apocalyptiques forgent l'essence et le sang de ce reboot des Fantastic 4 aussi balafré qu'attachant. On ne peut trouver que louable les intentions premières de Josh Trank qui composent l'ADN de cette refonte, plongée ténébreuse dans la métamorphose organique de ce quatuor adolescent en quête de réussite. Les deux premiers actes du film nous livrent un récit posé, rarement en quête de pyrotechnies faciles, empruntant tout doucement les sentiers du cinéma de science-fiction et d'horreur pour construire la future troupe de super-héros. Mais commence alors le troisième acte, et la chute est violente : victime de la dictature de l'action dans un montage anarchique, Trank échoue à filmer le spectaculaire qu'il ne peut plus éviter. Les super-pouvoirs deviennent futiles sous des ellipses écrasantes, et face à un insipide Dr Doom aux enjeux invisibles, le climax se fait littéralement oublier dans une autre dimension. Victime de ses échecs, Fantastic 4 abandonne brutalement ses figures dans une bouillie d'effets visuels, mais demeure plutôt séduisant avec sa bipolarité viscérale, prometteuse ambition cachée entre les lignes d'un cahier de charges plombant.
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