Avec The Hateful Eight, Tarantino continue sa revisite des grands genres du cinéma, et mélange le western et le huis-clos. On y retrouve son amour profond pour l’art du dialogue, ou plutôt du monologue, avec des discours fleuves acérés et puissants, même dans leur vulgarité. La tension va monter très lentement au cours du film, promettant un carnage inéluctable et gore jusqu’au jouissif.


La présentation des personnages est savamment orchestrée, chacun pouvait se révéler un ennemi comme un ami. Le contexte permet également de mélanger conséquence de la guerre de Sécession, grand-banditisme et hommes sur le déclin. Tarantino peut ainsi réviser un brin l’histoire, sans la changer, mais en créant ses propres héros et vilains. Chaque personnage est fouillé, toujours sur une ligne précaire entre le réaliste et le grotesque, mais toujours crédibles. Le décor en huis clos est magistral, avec un cadrage qui nous empêche d’être omniscients dans un lieu pourtant fait d’une seule pièce. Grâce au rythme lent mais avec une tension permanente, je n'ai pas ressenti négativement la longueur du film.


Si j’ai pris grand plaisir à regarder The Hateful Eight, je regrette finalement que Samuel L. Jackson soit aussi omniprésent. L’acteur dont les monologues sont les plus longs, domine complètement le film et ses partenaires, beaucoup trop même, laissant peu de place au reste du casting pourtant excellent. C’est dommage car il y a un soin évident dans l’écriture des personnages, les vrais comme les faux.

AlicePerron1
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le 17 sept. 2020

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Alice Perron

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