Il y a huit bonnes raisons d’adorer ou de détester le nouveau Tarantino. Pour son huitième film cela pourrait être un clin d’œil.


A commencer par le positif. 1° Rien à dire, au niveau visuel, c’est formidable, que ce soit avec la profondeur du champ, l’intelligente alternance de plans étonnants, la photo, le choix du désert de neige… tout est fait pour impressionner et c’est réussi. 2° La musique de Morricone, si elle n’est pas exceptionnelle, nous ramène aux bonnes vieilles heures des westerns spaghetti, pour un hommage, c’est plutôt plaisant, 3° On prend un plaisir coupable à rire (et ça arrive très souvent) de cette ubuesque situation, 4° les acteurs qui en font des tonnes, sont vraiment bons dans leur rôle parodique.


Dans « Les huit salopards », on trouve donc des scènes d’anthologie (une pendaison, la rencontre entre « le Marquis », « le bourreau » et Daisy Domergue…), un sens à l’excès prompt à servir le spectacle, un hommage appuyé plutôt réussi.


Mais il y a aussi le négatif. 1° Tarantino cultive le second degré, notamment sur le racisme, mais il y met une telle passion que cela pourrait donner l’impression, pour un esprit primaire que c’est une espèce de défouloir (même reproche que je faisais déjà à « Django Unchained »). Il semble ne pas connaître de limite. 2° Ce qui est une habitude aussi chez lui, c’est le verbiage, ou l’art, par la logorrhée digressive d’ennuyer le spectateur (la troisième partie est dans ce sens pénible), voire de l’endormir. 3° Il y a un vrai problème de rythme dans le récit, où l’on oscille entre des super concentrés d’actions (souvent gores, mais fun) et de longues scènes (parfois redondantes) et un peu vaines. 4° Globalement, il apparaît quelques invraisemblances scénaristiques, mais bon cela est de coutume dans les westerns.


Au final, dans le sens propre du terme j’ai passé un bon moment de cinoche, au figuré pointe quand même une déception, Tarantino tout doué qu’il soit, ne réussit pas cette fois encore à livrer un film complètement abouti.

Fritz_Langueur
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le 7 janv. 2016

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Fritz Langueur

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