Les 8 Salopards par Cthulhu

Complément à la critique de mon acolyte sur notre blog => https://twoloversmag.wordpress.com/2016/01/06/the-hateful-eight/

J’aime bien Quentin Tarantino. Son cinéma aussi, mais un peu moins. Si Reservoir dogs et Pulp Fiction sont de très bons films, la suite de sa filmographie m’a relativement intéressé et convaincu. Toutefois, Tarantino est à mon sens intéressant ! Sa dimension postmoderne est l’aspect le plus fascinant de son cinéma, mais on peut aussi citer son sens du dialogue et de la narration – justement car mis en valeur par le cadre postmoderne qu’il propose (à moins que ce ne soit l’inverse). Bref, j’aime bien Tarantino.

Pourtant, en voyant Les 8 salopards, je n’ai pu m’empêcher de penser à l’Étreinte du serpent, vu deux jours plus tôt. Dans le film, un chaman reclus parle de « Chullachaqui », à savoir un double de quelqu’un, mais une enveloppe vide, creuse (et sans mémoire). Depuis plusieurs années, Tarantino semble avoir cédé le pas à son Chullachaqui. Après ses deux premiers bons films, il a tenté – parfois avec maladresse, parfois avec mauvais goût – proposant des films plus ou moins redondants, plus ou moins réussis, mais toujours appréciables. Oui, même ses trois derniers, et pourtant, ça en fait des fautes de mauvais goût, des problèmes de longueurs, et des fins catastrophiques. Malgré ça, je passe toujours un bon moment devant (au moins la première fois).

Pourquoi ? C’est une question qui aura peut-être une réponse avant la fin de sa carrière de réalisateur de films (encore deux selon lui), peut-être pas. Cinéaste intéressant, certes, bon réalisateur évidemment, mais ce n’est pas un réalisateur majeur du cinéma. Est-ce seulement la une de ses ambitions ? Rien n’est moins sûr. Là où certains voient de l’arrogance dans son cinéma, je ne vois que la maladresse d’un enfant un peu trop bruyant avec ses jouets. Peut-être irritant parfois, mais totalement passionné.