Les affamés se voulait sur le papier être une comédie sociale brassant au sein de son récit les préoccupations les désillusions et les différentes forme de précarité que subit cette sorte d’identité un peu informe qu'on appelle la jeunesse. Mais attention, la jeunesse en question n'est pas banlieusarde ou provinciale, elle vit (certes en collocation) dans un grand appartement en plein cœur de la capitale et ne semble jamais connaître de terribles et insurmontables problèmes d'argent.


Pourtant la colère gronde et nos braves jeunes gens pétris de bonne intentions révolutionnaires vont passer à l'action entre deux épisodes de télé réalité.... Et ils veulent quoi nos braves jeunes gens ?? Ils veulent un bien meilleur boulot pour un bien meilleur salaire pour un plus bel et grand appartement à ne surtout pas partager. C'est Louane Emera qui incarne notre Che Guevara 2.0 de la jeunesse perdue dont les aspirations sont bien plus de se fondre dans une moule douillet de capitaliste plutôt que d'en exploser les règles. Et attention , âmes sensibles s'abstenir, la révolte va consister façon Fight Club à récupérer des bons d'achats chez Aldi, faire danser la macarena à un pingouin virtuel ou bloquer quelques cadres dans un escalator mais tout en refusant un euro à un SDF parce que faut pas déconner non plus. Zoé (Louane Emera donc) notre grande prêtresse de l’insoumission collective finira par bosser chez McDo mais attention avec la perspective de finir manager et se réconciliera avec sa copine autour de Nuggets et d'un Big mac et ses potes de colloc' en distribuant des réductions sur les menus Best of, comme quoi on peux gerber sur le grand capitalisme tout en servant la soupe à nos sponsors publicitaires. Tout finira dans l'amour balisé d'une comédie romantique histoire d'achever cette idée que la révolte n'est ici qu'un profond et ridicule désir de conformisme.


Il y-a vraiment des films qui vous font sentir très à votre aise à l'idée d'être un vieux con en tout cas les espoirs de cette jeunesse là me font selon l'humeur sourire, pleurer ou gerber. Je préfère cent millions de fois la révolte touchante et rageuse du film Le Grand Soir de Kervern et Délépine.

freddyK
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le 5 août 2019

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