Enfin pas vraiment impitoyable, on sent bien qu'il a vraiment pas envie de redevenir un brigand et que lorsqu'il tue, c'est à contre-cœur, contrairement au personnage de Clint qui, d'après mes souvenirs, redevient vraiment cette bête assoiffée de vengeance. Mais c'est un peu l'idée quand même.
"Bend of the river" est un western assez sympathique, mais qui souffre de gros problèmes de rythme. En fait, on dirait que le film est composé de trois courts métrages maladroitement cousus pour ne faire qu'un. Il y a bien quelques connections, mais la mise en place d'objectifs différents à chacun de ces actes, plutôt que d'un seul englobant l'ensemble du film, crée des ruptures. Malgré cela il y a une logique, et c'est bien grâce à la construction des deux premières parties que la troisième a un sens. Seulement, peut-être qu'Anthony Mann aurait dû être plus concis pour ces 2/3, et allonger plutôt la dernière partie qui est de loin la meilleure. Les personnages sont assez sympathiques, dommage qu'ils ne soient pas plus approfondis, je pense aux donzelles, mais aussi à l'ami Hudson.
Côté mise en scène, c'est assez réussi, on a droit à quelques belles séquences (notamment ce long plan où l'on rampe). La musique est omniprésente, mais elle ne dérange pas. Elle amène même un petit quelque chose par rapport à l'ambiance ou encore le mystère planant autour de notre héros (qui est-il vraiment ? va-t-il redevenir un chien fou ?). Les actrices sont assez mignonnes. J'aime beaucoup Stewart, mais je n'arrive vraiment pas à le voir en méchant, il a trop la tête d'un gentil, peut-être un peu craintif et parano, parfois colérique, mais pas d'un mec cruel. La scène où il s'énerve passe tout juste. L'intelligence de Mann, je ne sais pas s'il avait écrit ça en ayant Stewart en tête, c'est justement de ne pas montrer l'acteur lors des scènes où son passé resurgit. Ses meurtres sont ellipsés, on ne les voit pas, on le voit pas agir. C'est d'ailleurs un très grand moment de cinéma, pas juste parce que Stewart est hors champ, mais bien parce que d'un coup, Mann crée un Dieu, un monstre, un mythe : on ne le voit pas, personne n'a rien vu mais... tout le monde sait. Et c'est sans doute grâce à cette scène que ce film m'a enthousiasmé.
Car sur la première heure, je l'ai trouvé sympa et divertissant, mais un peu mou. Et puis BANG ! dernière demie heure, Mann se réveille, bouscule tout sur son passage. Et là on a droit à un vrai bon film. In extremis. Cela n'empêche pas le presqu'ennui de la première heure, c'est impardonnable, mais on ne peut pas non plus ignorer cette ultime partie.
Bref, "Bend over the river" est un western qui aurait pu être poussé plus loin au niveau des personnages, cela aurait sans doute rendu la première heure d'être plus intéressante ; heureusement, Mann reste Mann et offre beaucoup de plaisir pour les trente dernières minutes.
Nom de... quoi ? Bon heuu... j'ai l'habitude d'aller faire un tour sur la page IMDb d'un film vu, pour y récupérer par exemple le nom d'une jolie actrice et créer un dossier rempli de photos d'elle ou encore pour allez lire les anecdotes passionnantes de la Trivia. Et là j'apprends ce que je n'aurais jamais deviné : James Stewart utilise ses vrais cheveux pour la dernière fois dans ce film. Je n'étais pas sûr d'avoir compris la phrase. Puis j'ai compris. James perdait ses cheveux ! Le beau James se dégarnissait. Le pauvre James a fini chauve. Et là horreur, je découvre une photo de lui, pas si vieux que ça encore, avec quelques cheveux sur le caillou à peine. C'est dans ces moments là qu'on se dit que Dieu n'existe pas, qu'il n'y a plus d'espoir. Si même un mec comme Stewart finit chauve, c'est que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Je suis peut-être naïf, mais je ne m'étais jamais rendu compte que dans ses films par après il portera toujours un toupet... Désillusion.